Bundes Entaro

Alrun entra donc dans un petit établissement, propre, mais pas luxueux pour autant. La salle était à moitié pleine de clients de tous poils. Travailleurs profitant de leur maigre paye avec un verre d'alcool local, hommes à l'air louche, il reconnut certains des spectateurs de son combat, qui lui adressèrent un hochement de tête respectueux.
Il aperçut ses amis au fond de la salle et les rejoignit. Le plus vieux des deux marchand lui expliqua alors qu'ils finiraient le voyage sans garde du corps, sur les routes sûres qui menaient jusqu'à leur destination. Il lui offrit donc le double du payement de départ, au vu du fait qu'il leur ai sauvé la vie d'un loup géant affamé.
Alrun et ses deux compagnons passèrent alors une dernière soirée ensemble, durant laquelle ils lui présentèrent un de leurs amis autochtone, qui parlait couramment le septan pour le plus grand bonheur d'Alrun.
Le lendemain, les deux marchands prirent la route vers le sud.

Bundes Entaro était une personne menue, les traits fins, de grands yeux verts émeraude, des cheveux bruns ras, l'air sérieux. Ses vêtements amples masquaient sa corpulence, et la qualité du tissu montrait qu'il ne devait pas mourir de faim, mais leur simplicité rappelait qu'il ne roulait sûrement pas sur l'or non plus.
Sa voix était douce et assez aiguë, et son regard laissait transparaître une volonté sans faille.
Cependant, l'air sévère et l'avarice de paroles de la jeune personne qui ne devait pas avoir plus de deux décennies et demi, lui conférait une certaine froideur. Cela ne stoppa pourtant pas Alrun, que cet étrange personnage intriguait, et qui lui posa une myriade de questions, ce qui sembla incommoder, voire même agacer son interlocuteur, quoiqu'il perçut une lueur d'amusement dans le regard vert de Bundes.

-Alors, qu'y a-t-il à faire dans les environs ? Lança Alrun à son interlocuteur.

Deux hommes discutaient à l'arrière de l'auberge, parlant d'un messager Ulglimm prétendant que sa capitale était en proie à des démons. Les ivrognes ne semblaient pas croire les rumeurs, et se moquaient même ouvertement du peau-grise.

L'air commençait à s'humidifier, et la température à monter : un nombre important de clients arrivaient au fur et à mesure que l'après midi déclinait, finissant leurs journées de travail et venant boire. Le guide haussa les épaules.

"Y'a rien ici, si on est ni marchand ni ivrogne..." Il quitta l'auberge, suivi par le forgeron.

"...le mieux qu'on puisse faire, c'est quitter la région avant que les légions du Marchand d'Os ne reviennent de campagne, il paraît qu'ils pillent les villes alliées" termina-t'il de sa voix aiguë et hautaine.

-Très bien, alors où puis-je me diriger si je veux trouver quelque chose d'intéressant ?
-Mardles, la ville portuaire, aussi plein de marchands, d'ivrognes et de marchands ivrognes qu'ici, mais avec un moyen de partir de cette contrée. Ce que je comptais faire depuis des mois, j'y vais, accompagne moi si tu veux, où bien reste ici à te bagarrer avec des poivrots.

Sur ce, le mystérieux personnage avança dans la rue, Alrun, suivant toujours sa quête de vengeance et n'ayant aperçu ni hytis, ni homme masqué dans les parages, décida de l'accompagner. Il trouverais bien d'autres clubs de combat de rue dans la ville portuaire pour se détendre et gagner de l'argent. Le jeune homme suivit alors son nouveau compagnon dans les rues de la ville.

"Mardles n'est pas une ville marchande comme les autres, c'est un chantier naval : pas de comptoir de commerce, la ville développe surtout l'artisanat..."

Après cette précision avisée, Bundes entraîna son nouveau compagnon vers l'écurie principale de la ville et expliqua à ce dernier que pour les provisions pour un voyage, il fallait toujours prévoir pour deux, et acheter au marché en début de matinée était le meilleur moyen de garder la bourse pleine si l'on avait les moyens de s'arrêter plusieurs jours.

"Dans une semaine, nous serons à Mardles. Tu as quelques chose à faire, acheter, dire à quelqu'un... ?"

-Non, rien d'autre à faire. J'ai déjà l'impression d'avoir passé une éternité ici.

Ils enfourchèrent leurs montures, de dociles chevaux bâtards, et s'en allèrent au pas vers l'horizon, quittant la bourgade alors que le soleil continuait sa course vers son zénith.


An 1074 ; 2ème Saison ; Danarï (Mois 6)
(Calendrier Septan)

PX : 10

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