Le début de la route
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Le début de la route
Jhennivar décida spontanément de retourner à Frëdel. Malgré qu'il ne fût réveillé de son état second que depuis bien peu de temps, son esprit ne cessa de se questionner dès lors lors qu'il enclencha le pas. Déterminé, l'engourdissement de son corps nouvellement mue par une force qu'il ne se connaissait pas ne l’empêcha pas de marcher d'un bon pas.
Tandis qu'il arpentait le chemin qu'il s'était tracé, il entendait les murmures du résident de sa conscience . Qu'était donc l'essence de cette créature ? Jhennivhar ne savait que penser de sa présence . Elle n'avait aucune substance et pourtant il se la représentait entièrement; il aurait pu la décrire, mais aucun mot qu'il ne connaissait ne satisferait sa description. Consomption était apparut en lui si soudainement au moment où son âme faillit briser les limites de son propre corps . Jamais auparavant n'avait-il fait l'expérience de cet être d'abstraction à la volonté terrestre, il en était parfaitement certain . Et pourtant, l'entité semblait liée à lui, liée depuis toujours peut-être ! Leurs volontés, pourtant propres, apparaissaient comme fondues en un mélange parfait, recristallisé sous la forme d'un désir nouveau.
Au loin se dessinaient timidement les contours familiers du village . Familiers ? Peut-être bien moins qu'il ne s'y attendait . Jhennivhar se sentit comme lésé par le sentiment de rupture, tout se découpait dans sa mémoire . Certes, il se savait avoir vécu ces années, mais elles l'ignoraient lui, comme vécues par un autre, leurre empreinte était intacte, non leurres images. La pure mémoire se substituait au souvenir ! Le présent lui-même s'arrachait à lui pour s’effondrer dans le passé, chaque pas chaque pensée, tout fuyait ! Plus évocatif de sa jeunesse était le souvenir, plus il lui était inaccessible, contrairement à sa destination, elle, il l'atteindrait . Il se figurait pourtant bien certaines bribes de son vécu, des concepts, des préceptes, du vide ... du vide ? Que lui restait-il du vide ?
Tandis qu'il arpentait le chemin qu'il s'était tracé, il entendait les murmures du résident de sa conscience . Qu'était donc l'essence de cette créature ? Jhennivhar ne savait que penser de sa présence . Elle n'avait aucune substance et pourtant il se la représentait entièrement; il aurait pu la décrire, mais aucun mot qu'il ne connaissait ne satisferait sa description. Consomption était apparut en lui si soudainement au moment où son âme faillit briser les limites de son propre corps . Jamais auparavant n'avait-il fait l'expérience de cet être d'abstraction à la volonté terrestre, il en était parfaitement certain . Et pourtant, l'entité semblait liée à lui, liée depuis toujours peut-être ! Leurs volontés, pourtant propres, apparaissaient comme fondues en un mélange parfait, recristallisé sous la forme d'un désir nouveau.
Au loin se dessinaient timidement les contours familiers du village . Familiers ? Peut-être bien moins qu'il ne s'y attendait . Jhennivhar se sentit comme lésé par le sentiment de rupture, tout se découpait dans sa mémoire . Certes, il se savait avoir vécu ces années, mais elles l'ignoraient lui, comme vécues par un autre, leurre empreinte était intacte, non leurres images. La pure mémoire se substituait au souvenir ! Le présent lui-même s'arrachait à lui pour s’effondrer dans le passé, chaque pas chaque pensée, tout fuyait ! Plus évocatif de sa jeunesse était le souvenir, plus il lui était inaccessible, contrairement à sa destination, elle, il l'atteindrait . Il se figurait pourtant bien certaines bribes de son vécu, des concepts, des préceptes, du vide ... du vide ? Que lui restait-il du vide ?
A mesure que les formes abstraites se changeaient en Fredël, la voix de son alter ego se faisait moins litanique . Consomption s'exclama :
"Que désires-tu en ce lieu ?! "
"Ce qu'il en reste ! Je ne sais pas ce qu'il en reste ."
"Tu es tout ce qui parvint à persister ici ! "
"Il me faut savoir ! Avant de partir je me doit de revenir une dernière fois, la toute dernière fois... Si ce ne sont plus que des cendres, je me doit de les avoir vues avant qu'elles ne soient toutes balayées par le vent."
"A peine es-tu parti que tu es déjà bien distrait de ton objectif ! N'oublie jamais que ta renaissance n'est que l'oeuvre de ton désir de rétablissement de l'Ordre ! Si la justice te fut ici par deux fois refusée, rien ne peut plus être accompli en ce lieu ! Tu le sais ! Tous, ils ne sont plus que néant ! Mais toi, tu rampa hors de la gueule béante de la mort ! Montre-t'en digne ! Prouve moi qu'il s'agissait d'audace et non de chance ! "
" J'osait encore espérer qu'une âme en réchappât ou qu'un assassin s'y trouvât encore. "
"Ne te surestime pas non plus et prie plutôt pour que rien ne vive entre ces murs ou dans ces rues ! Tu n'est certainement pas apte à dispenser ton jugement pour l'instant ! Que celui-ci fleurisse dans ta tête et dans ton corps et qu'il puisse un jour consumer toute impureté dans la toile de l'Ordre ! Mais il te faut te concentrer avant de faire face au désordre ! "
"Je ne sais plus que penser ! "
"A l'avenir ! Pense à l'Avenir ! Et si cette pensée t'est trop lourde, laisse moi donc le soin de te guider ! Commence par apprécier que tes divagations ne nous seront finalement pas inutiles ! En ce village se cache probablement des restes qui t'offriront la possibilité d'agir ! Cherche ce qui n'a pas déjà été pillé, de quoi t'armer, te protéger! Et, aussi peu poétique soit-ce, il te faudra trouver de quoi dépenser, cherche donc les dernières richesses abandonnées ici car nous sommes tout deux avertis que tu n'en possèdes aucune! Mais surtout cherche de quoi couvrir ton visage ! Voile, heaume, masque, foulard, qu'importe tant qu'il couvre tes traits ! "
"Mais pourquoi ? "
"Car la Justice, quand elle juge et condamne, ne saurait-avoir de visage! Son expression n'est pas celle de la chair mais celle du conscient ! "
"N'est-il pas injuste de voler ce qu'il reste de ces innocents sacrifiés? "
"Il est bien trop tard pour cela! Plus rien ne pourra jamais leur rendre leur bien le plus précieux ! Une cause beaucoup plus grande nécessite parfois de savoir négliger les contreparties ! C'est pourquoi tu te doit d'agir au plus vite ! Pour que les prochains puissent jouirent de la vie plus longtemps ou soient consumés par leurs fautes ! "
"Qu'il en soit alors ainsi ! "
Ils n'échangèrent plus mots .
Jhennivhar comprit en cet instant que Consomption faisait désormais plus partie de lui que la carcasse inerte accrochée à son épaule gauche.
"Que désires-tu en ce lieu ?! "
"Ce qu'il en reste ! Je ne sais pas ce qu'il en reste ."
"Tu es tout ce qui parvint à persister ici ! "
"Il me faut savoir ! Avant de partir je me doit de revenir une dernière fois, la toute dernière fois... Si ce ne sont plus que des cendres, je me doit de les avoir vues avant qu'elles ne soient toutes balayées par le vent."
"A peine es-tu parti que tu es déjà bien distrait de ton objectif ! N'oublie jamais que ta renaissance n'est que l'oeuvre de ton désir de rétablissement de l'Ordre ! Si la justice te fut ici par deux fois refusée, rien ne peut plus être accompli en ce lieu ! Tu le sais ! Tous, ils ne sont plus que néant ! Mais toi, tu rampa hors de la gueule béante de la mort ! Montre-t'en digne ! Prouve moi qu'il s'agissait d'audace et non de chance ! "
" J'osait encore espérer qu'une âme en réchappât ou qu'un assassin s'y trouvât encore. "
"Ne te surestime pas non plus et prie plutôt pour que rien ne vive entre ces murs ou dans ces rues ! Tu n'est certainement pas apte à dispenser ton jugement pour l'instant ! Que celui-ci fleurisse dans ta tête et dans ton corps et qu'il puisse un jour consumer toute impureté dans la toile de l'Ordre ! Mais il te faut te concentrer avant de faire face au désordre ! "
"Je ne sais plus que penser ! "
"A l'avenir ! Pense à l'Avenir ! Et si cette pensée t'est trop lourde, laisse moi donc le soin de te guider ! Commence par apprécier que tes divagations ne nous seront finalement pas inutiles ! En ce village se cache probablement des restes qui t'offriront la possibilité d'agir ! Cherche ce qui n'a pas déjà été pillé, de quoi t'armer, te protéger! Et, aussi peu poétique soit-ce, il te faudra trouver de quoi dépenser, cherche donc les dernières richesses abandonnées ici car nous sommes tout deux avertis que tu n'en possèdes aucune! Mais surtout cherche de quoi couvrir ton visage ! Voile, heaume, masque, foulard, qu'importe tant qu'il couvre tes traits ! "
"Mais pourquoi ? "
"Car la Justice, quand elle juge et condamne, ne saurait-avoir de visage! Son expression n'est pas celle de la chair mais celle du conscient ! "
"N'est-il pas injuste de voler ce qu'il reste de ces innocents sacrifiés? "
"Il est bien trop tard pour cela! Plus rien ne pourra jamais leur rendre leur bien le plus précieux ! Une cause beaucoup plus grande nécessite parfois de savoir négliger les contreparties ! C'est pourquoi tu te doit d'agir au plus vite ! Pour que les prochains puissent jouirent de la vie plus longtemps ou soient consumés par leurs fautes ! "
"Qu'il en soit alors ainsi ! "
Ils n'échangèrent plus mots .
Jhennivhar comprit en cet instant que Consomption faisait désormais plus partie de lui que la carcasse inerte accrochée à son épaule gauche.
Il arriva à l'entrée d Fredël, s'arrêta sur place une seconde, inspira profondément puis pénétra dans le village .
Dernière édition par Zinngiberlt le Mar 14 Jan 2014 - 20:22, édité 8 fois
Zinngiberlt- Nouveau
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Re: Le début de la route
Le village, fait de bois et de paille de riz, avait à moitié été emporté par les flammes. Certains tas de débris étaient encore fumants, et une odeur âcre piquait le nez de l'homme. Sur le sentier en terre battue qu'il avait si souvent foulé gisaient désormais des éclats d'objets divers, peu nombreux, mais tout de même suffisamment pour laisser deviner la violence et l'inégalité de ce qui avait eut lieu ici. Si à droite du chemin, il n'y avait plus qu'un terrain fumant et nu, vide, laid comme une nécrose avec pour seule irrégularité le foyer en pierre de la forge, la largeur du chemin et l'absence de vent avait préservé la partie gauche du village. Le silence oppressant ne laissait cependant aucune ambiguïté : il n'y avait pas âme qui vive en ces lieux. L'intérieur des bâtiments avait été mis à sac : meubles renversés et brisés, réserves pillées, il ne restait plus que les objets ayant le moins de valeur, houes, bêches, cannes et autres gamelles de bois. Les cadavres avaient été rassemblés et enterrés dans une fosse commune, ce qui indiquait que les assassins respectaient tout de même certains principes. Une fois qu'il eut tout passé au peigne fin, Jhennivar avait trouvé un glaive ébréché oublié derrière un tonneau éclaté et cinq écus, ainsi que quelques vêtements supplémentaires et quelques restes de pain sec et de fromage de chèvre.
Re: Le début de la route
Après de longues heures de fouilles, le pilleur accepta qu'il ne pourrait rien récupérer de plus que cette humble récolte . Le soleil commençait à se dissoudre à l'horizon et rien ne servait de s'acharner plus. Il poussa la porte de la maison la plus épargnée qu'il eut visitée et posa sur une chaise le fruit de son labeur . La recherche n'avait pas été aussi fructueuse que Jhennivhar et son gardien spirituel l’auraient espérés, mais qu'importe, il devait se lancer à l'aventure. Au moins il avait de quoi se défendre et de quoi se nourrir pour quelques temps .
"Rappelle-toi de ce que je t'avait dit ! "lui soupira l'immatériel compagnon . L'hytis se saisit sur cette parole d'une des loques qu'il avait réussit à récupérer lors de ses recherches . Il l'étendit sur la table au milieu de la pièce, défourailla son glaive et lacéra l'étoffe par de vifs coups du tranchant de l'arme . Il rengaina et enroula sur son visage son foulard de fortune .
Que faire désormais, où partir, que décider ? Il ne servait à rien de se torturer l'esprit, il ne se risquerait de toute façon pas à partir avant l'aube . Il dormirait ici et s'en irait le lendemain, mais pour aller où ? la question persistait malgré tout . Jhennivhar réussit à s’apaiser en chassant pour un temps cette source de doutes de son esprit . Il mangea, à défaut de festoyer, une partie des comestibles qu'il avait pu récupérer et s'allongea sur le lit qui se trouvait dans l'un des coins de la pièce, espérant trouver le sommeille, il n'y parvint pas .
Malgré sa fatigue physique certaine, trop des questions le hantaient . Il s'apprêtait à devenir l'orphelin de sa propre existence, tout son passé, il était sur le point de l’abandonner à jamais en ce lieu . Mais ce n'était pas tant ce qu'il avait vécu qui le troublait. Ces souvenirs lui apparaissaient déjà bien trop distants, déformés derrière le mur translucide de sa mort spirituelle . C'était en réalité l'angoisse de l'avenir qui tétanisait l'hytis . Celui-ci craignait une ouvre trop ambitieuse pour lui, et pourtant, il ne pouvait considérer de ne pas accomplir cette tâche . Qu'allait-il lui arriver ? Son appréhension bourgeonnait en lui, nourrie par l'inconnu . Il se décida finalement à chercher l’apaisement auprès de son seul ailé qui nageait diffusément dans les couloirs de sa conscience .
"Où iront-nous demain? qu'est-t-il prévu que nous fassions? "
"Il te faut entamer ton périple ! Il te faut quitter ce village et faire route là où tu auras décidé que ton Destin devait te mener !"
"Là où je pourrais faire régner l'Ordre ?"
" Pas encore ! Ton esprit s'aiguise plus vite que ton corps ! Pour l'instant Tu n'es pas encore apte à combattre ! Tu n'es qu'une enveloppe estropiée renfermant la volonté de tous ceux qui s’effondrent dans le tumulte ! Mais tu ne peux rien n'accomplir, tu n'es pas entraîné, tu n'es pas armé, tu n'es pas défendu . Ton cœur lui même n'est pas préparé à ce qu'il doit accomplir ! Il te faudra que tes pouvoirs soient exaltés pour agir ! Commence par suivre le chemin de ta propre évolution ! Fais route vers le progrès ! Extirpe toi, armé de ta volonté, de cette membrane de faiblesse qui te retient dans sa puissante constriction ! Alors, tu pourras enfin te lancer corps et âme dans ta tache ! "
"Mais qu'en est-il donc de cette justice dont tu me soupir en permanence la beauté innommable ? Ne me dois-je pas de la rétablir? la faire régner? la faire mûrir en toute chose ? Dois-je accepter son absence et ignorer son appel ? "
" Ne profère pas des paroles aussi vides de sens ! Agir vite ne signifie nullement s’empresser ! Il te faut rester en permanence concentré sur ton objectif et ne jamais te laisser divaguer où distraire ! Mais il serait absurde de penser que tu puisse avoir le moindre impacte sur le monde dans ton état ! Et si tu devais mourir, tout aurait été vain! Tu n'es physiquement qu'un être diminué, sans expérience ! Un seul de tes bras fonctionne encore et tu n'a encore jamais dispenser la mort à tes ennemis ! Mais tu es plein de ressources, ton corps et ton esprit son inébranlables ! Tu as fait l'expérience du voyage, de la promiscuité, du conflit, de la perte, du chaos ! Je sais qu'en toi sommeil le potentiel de conquérir et de soumettre l'Avenir ! Marche dans sa direction et il fleurira en toi comme tu fleurira au sein du monde ! Ta quête est pour l'instant une quête de pouvoir ! "
"Très bien ! Demain je marcherai vers l'Est en longeant les montagnes, j'y partirai à la recherche de ce pouvoir"
"Parfait ! Mais il te faut maintenant te reposer ! Je m'en retourne parcourir ton inconscient !"
Consomption se dilua en lui . Jhennivhar se sentait soulagé de ses tourments et sombra dans le sommeil .
Le lendemain, alors que le soleil scindait le ciel de ses premiers rayons, le voyageur s’équipa de toutes ces possessions pour l'aventure qui l'attendait . Il sortit de la maison et commença à se diriger vers la sortie du village qui l'emmènerait du coté de la chaîne abrupte de pics rocheux qui jalonnerait sa route pour de longues heures de marche .
Il s’arrêta cependant un instant lorsqu'il aperçut l'un des chemins qui l’aurait emmener jusqu'à chez lui et qui bifurquait par rapport à son itinéraire . " Devrais-je y aller une dernière fois ? " S'interrogea-t-il . Jhennivhar savait quelle serait l'opinion du loup sommeillant en lui, il ne servait à rien de lui faire par de ce doute . Mais sans même le consulter, il se ravisa rapidement . Il voyait les volutes de fumés s'élevant de cette moitié de son enfance . Sa propre maison avait probablement été complètement dévorée par les flammes . Il ne trouverait certainement là bas que le cadavre d'un Jhennivhar de treize ans, mort depuis bien longtemps, enterré depuis peu . Il reprit le mouvement . Il devait partir !
L'hytis dépassa la dernière maison sans se retourner . Il constata l’immense étendue enneigée bordée par la roche agressive qui s'ouvrait devant lui . Le ciel orangé du matin se teintait calmement de bleu . Ni vent, ni nuages ! Une parfaite journée pour se confronter au voyage . Il sentait, bien que le cœur léger, que cette expédition n'avait en rien la même essence que lorsqu'il avait fait route pendant dix ans, seul l'avenir l'attendrait cette fois ci .
Il partit .
"Rappelle-toi de ce que je t'avait dit ! "lui soupira l'immatériel compagnon . L'hytis se saisit sur cette parole d'une des loques qu'il avait réussit à récupérer lors de ses recherches . Il l'étendit sur la table au milieu de la pièce, défourailla son glaive et lacéra l'étoffe par de vifs coups du tranchant de l'arme . Il rengaina et enroula sur son visage son foulard de fortune .
Que faire désormais, où partir, que décider ? Il ne servait à rien de se torturer l'esprit, il ne se risquerait de toute façon pas à partir avant l'aube . Il dormirait ici et s'en irait le lendemain, mais pour aller où ? la question persistait malgré tout . Jhennivhar réussit à s’apaiser en chassant pour un temps cette source de doutes de son esprit . Il mangea, à défaut de festoyer, une partie des comestibles qu'il avait pu récupérer et s'allongea sur le lit qui se trouvait dans l'un des coins de la pièce, espérant trouver le sommeille, il n'y parvint pas .
Malgré sa fatigue physique certaine, trop des questions le hantaient . Il s'apprêtait à devenir l'orphelin de sa propre existence, tout son passé, il était sur le point de l’abandonner à jamais en ce lieu . Mais ce n'était pas tant ce qu'il avait vécu qui le troublait. Ces souvenirs lui apparaissaient déjà bien trop distants, déformés derrière le mur translucide de sa mort spirituelle . C'était en réalité l'angoisse de l'avenir qui tétanisait l'hytis . Celui-ci craignait une ouvre trop ambitieuse pour lui, et pourtant, il ne pouvait considérer de ne pas accomplir cette tâche . Qu'allait-il lui arriver ? Son appréhension bourgeonnait en lui, nourrie par l'inconnu . Il se décida finalement à chercher l’apaisement auprès de son seul ailé qui nageait diffusément dans les couloirs de sa conscience .
"Où iront-nous demain? qu'est-t-il prévu que nous fassions? "
"Il te faut entamer ton périple ! Il te faut quitter ce village et faire route là où tu auras décidé que ton Destin devait te mener !"
"Là où je pourrais faire régner l'Ordre ?"
" Pas encore ! Ton esprit s'aiguise plus vite que ton corps ! Pour l'instant Tu n'es pas encore apte à combattre ! Tu n'es qu'une enveloppe estropiée renfermant la volonté de tous ceux qui s’effondrent dans le tumulte ! Mais tu ne peux rien n'accomplir, tu n'es pas entraîné, tu n'es pas armé, tu n'es pas défendu . Ton cœur lui même n'est pas préparé à ce qu'il doit accomplir ! Il te faudra que tes pouvoirs soient exaltés pour agir ! Commence par suivre le chemin de ta propre évolution ! Fais route vers le progrès ! Extirpe toi, armé de ta volonté, de cette membrane de faiblesse qui te retient dans sa puissante constriction ! Alors, tu pourras enfin te lancer corps et âme dans ta tache ! "
"Mais qu'en est-il donc de cette justice dont tu me soupir en permanence la beauté innommable ? Ne me dois-je pas de la rétablir? la faire régner? la faire mûrir en toute chose ? Dois-je accepter son absence et ignorer son appel ? "
" Ne profère pas des paroles aussi vides de sens ! Agir vite ne signifie nullement s’empresser ! Il te faut rester en permanence concentré sur ton objectif et ne jamais te laisser divaguer où distraire ! Mais il serait absurde de penser que tu puisse avoir le moindre impacte sur le monde dans ton état ! Et si tu devais mourir, tout aurait été vain! Tu n'es physiquement qu'un être diminué, sans expérience ! Un seul de tes bras fonctionne encore et tu n'a encore jamais dispenser la mort à tes ennemis ! Mais tu es plein de ressources, ton corps et ton esprit son inébranlables ! Tu as fait l'expérience du voyage, de la promiscuité, du conflit, de la perte, du chaos ! Je sais qu'en toi sommeil le potentiel de conquérir et de soumettre l'Avenir ! Marche dans sa direction et il fleurira en toi comme tu fleurira au sein du monde ! Ta quête est pour l'instant une quête de pouvoir ! "
"Très bien ! Demain je marcherai vers l'Est en longeant les montagnes, j'y partirai à la recherche de ce pouvoir"
"Parfait ! Mais il te faut maintenant te reposer ! Je m'en retourne parcourir ton inconscient !"
Consomption se dilua en lui . Jhennivhar se sentait soulagé de ses tourments et sombra dans le sommeil .
Le lendemain, alors que le soleil scindait le ciel de ses premiers rayons, le voyageur s’équipa de toutes ces possessions pour l'aventure qui l'attendait . Il sortit de la maison et commença à se diriger vers la sortie du village qui l'emmènerait du coté de la chaîne abrupte de pics rocheux qui jalonnerait sa route pour de longues heures de marche .
Il s’arrêta cependant un instant lorsqu'il aperçut l'un des chemins qui l’aurait emmener jusqu'à chez lui et qui bifurquait par rapport à son itinéraire . " Devrais-je y aller une dernière fois ? " S'interrogea-t-il . Jhennivhar savait quelle serait l'opinion du loup sommeillant en lui, il ne servait à rien de lui faire par de ce doute . Mais sans même le consulter, il se ravisa rapidement . Il voyait les volutes de fumés s'élevant de cette moitié de son enfance . Sa propre maison avait probablement été complètement dévorée par les flammes . Il ne trouverait certainement là bas que le cadavre d'un Jhennivhar de treize ans, mort depuis bien longtemps, enterré depuis peu . Il reprit le mouvement . Il devait partir !
L'hytis dépassa la dernière maison sans se retourner . Il constata l’immense étendue enneigée bordée par la roche agressive qui s'ouvrait devant lui . Le ciel orangé du matin se teintait calmement de bleu . Ni vent, ni nuages ! Une parfaite journée pour se confronter au voyage . Il sentait, bien que le cœur léger, que cette expédition n'avait en rien la même essence que lorsqu'il avait fait route pendant dix ans, seul l'avenir l'attendrait cette fois ci .
Il partit .
Dernière édition par Zinngiberlt le Mar 14 Jan 2014 - 20:52, édité 6 fois
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Re: Le début de la route
https://youtu.be/5hsXl-kD1Xg?t=28m40s
Dans le cuivre en fusion du ciel résonnait, puissant, l'écho de Consomption. Sa présence éthérée semblait aux yeux de Jhennivar porter chaque arbre, chaque montagne, et lui faire dévaler les pentes, faisant rouler sous ses pieds les pierres aux pieds de leurs grandes sœurs. Le sentier montagnard était sec, les racines saillantes comme des veines figées, les pins s'élançaient fièrement vers le ciel. Ce pays était beau, la nature était forte, et avait depuis longtemps pénétré le cœur de tous les hytis.
L'exaltation pris brusquement fin lorsque le jeune voyageur aperçu des colonnes de fumée s'élever depuis un village, le premier depuis le début de sa descente. Il était alors au détour d'un chemin qui sillonnait le flanc d'une pente raide, et apercevait les signes annonciateurs d'un triste spectacle entre les troncs fins des arbres qui lui faisaient face. Le village en question était le premier de la vallée. En effet, une fois cette ultime falaise laissée derrière lui, Jhennivar serait alors dans l'Iteshi Fersg, le "Terrain Plat" comme l'appelaient les gens de la montagne.
Cette vision et surtout ce qu'elle signifiait ravivèrent l'angoisse qui avait habité le jeune homme depuis les récents événements qui avaient changé le cour de sa vie.
HRP : Si tu veux que je fasse des messages plus longs ce serait avec plaisir, mais il me faudra prendre des initiatives sur ton perso, comme lui faire descendre la falaise pour arriver au village.
Dans le cuivre en fusion du ciel résonnait, puissant, l'écho de Consomption. Sa présence éthérée semblait aux yeux de Jhennivar porter chaque arbre, chaque montagne, et lui faire dévaler les pentes, faisant rouler sous ses pieds les pierres aux pieds de leurs grandes sœurs. Le sentier montagnard était sec, les racines saillantes comme des veines figées, les pins s'élançaient fièrement vers le ciel. Ce pays était beau, la nature était forte, et avait depuis longtemps pénétré le cœur de tous les hytis.
L'exaltation pris brusquement fin lorsque le jeune voyageur aperçu des colonnes de fumée s'élever depuis un village, le premier depuis le début de sa descente. Il était alors au détour d'un chemin qui sillonnait le flanc d'une pente raide, et apercevait les signes annonciateurs d'un triste spectacle entre les troncs fins des arbres qui lui faisaient face. Le village en question était le premier de la vallée. En effet, une fois cette ultime falaise laissée derrière lui, Jhennivar serait alors dans l'Iteshi Fersg, le "Terrain Plat" comme l'appelaient les gens de la montagne.
Cette vision et surtout ce qu'elle signifiait ravivèrent l'angoisse qui avait habité le jeune homme depuis les récents événements qui avaient changé le cour de sa vie.
HRP : Si tu veux que je fasse des messages plus longs ce serait avec plaisir, mais il me faudra prendre des initiatives sur ton perso, comme lui faire descendre la falaise pour arriver au village.
Re: Le début de la route
Enfin, Jhennivhar le sentait au plus profond de lui, l'aventure véritable avait commencée . Il ne pouvait plus reculer . Il devait entrer dans ce village et découvrir ce qu'il pouvait y accomplir, pour lui comme pour les survivants . Pourtant, le doute le rongeait plus que jamais . Il brûlait en lui un curieux substrat d’excitation et de crainte . Et s'il était amené à mourir ? Et s'il était amené à tuer ? Consomption s'enflamma à cette vision . Il galopait en lui, sillonnant son corps, laissant des sillons incandescents exaltant d'impatience, faisant bouillonner le sang de l'hytis troublé . Tant d'agitation intérieur firent vaciller l’inquiétude de l'aventurier incertain . Il fallait qu'il y allât !
S'armant de tout son courage, il dévala les pentes en direction de l'Iteshi Fersg . A mesure qu'il s’approchait de sa destination, Jhennivhar perdait en sérénité . Mais celle-ci n'était pas remplacée par de la peur mais était plutôt comblée par le doute . Il ignorait ce qui allait lui arriver . Il se mit à spéculer sur l'écheveau du possible, sur le pire comme sur le meilleur, mais jamais ne se demanda quelles devraient alors être ces actions si ces situations se produisaient .
Échauffée par tant d'anarchie dans les pensés, la bête incandescente intervint "Ressaisis toi ! Ne te laisse pas distraire par tant de doute ! Comment espères-tu apporter l'Ordre dans le Chaos avec un esprit aussi désordonné ?! " . Consomption avait raison, il le savait pertinemment .
Jhennivhar ralentit légèrement le pas et se remit une à une les idées en place . Chaque chose se devait d'être pesée . Il lui restait tout le long chemin jusqu'au dit carnage pour poser et considérer toutes les éventualités . Il réfléchit alors à ce qui avait pu se produire dans ce village . Les Ghens qui avaient pillés sa résidence natale aurait-ils pus être responsables de ce carnage ? Cette hypothèse, bien qu'improbable, n'était pas à exclure . Qu'elle attitude devrait-il alors adopter ? Que pourrait-il faire si les assaillants étaient toujours là ? Probablement rien malheureusement . Quel déshonneur alors ! Dès son premier conflit il devrait se cacher pour espérer survivre et suivre la voix en son esprit, suivre la voie vers la puissance.
Échauffée par tant d'anarchie dans les pensés, la bête incandescente intervint "Ressaisis toi ! Ne te laisse pas distraire par tant de doute ! Comment espères-tu apporter l'Ordre dans le Chaos avec un esprit aussi désordonné ?! " . Consomption avait raison, il le savait pertinemment .
Jhennivhar ralentit légèrement le pas et se remit une à une les idées en place . Chaque chose se devait d'être pesée . Il lui restait tout le long chemin jusqu'au dit carnage pour poser et considérer toutes les éventualités . Il réfléchit alors à ce qui avait pu se produire dans ce village . Les Ghens qui avaient pillés sa résidence natale aurait-ils pus être responsables de ce carnage ? Cette hypothèse, bien qu'improbable, n'était pas à exclure . Qu'elle attitude devrait-il alors adopter ? Que pourrait-il faire si les assaillants étaient toujours là ? Probablement rien malheureusement . Quel déshonneur alors ! Dès son premier conflit il devrait se cacher pour espérer survivre et suivre la voix en son esprit, suivre la voie vers la puissance.
"Damnation que je sois si impuissant ! Incapable de faire payer à ces maudits Ghens le prix de leurs abjections ! " S'enragea-t-il . Sur ces paroles, le loup, dont le ton impératif ne s'était jusqu'alors jamais teinté des reflets de la colère, s'insurgea violemment :
"Ne t'exprime plus jamais en ces termes ! Être de misère ! Ou plus jamais n'ose t'affirmer défenseur d'une quelconque Justice !"
"N'as-tu donc pourtant pas émergé en moi pour que je fasse régner l'ordre ? Punisse les fautifs ? Venge ceux qui sont perdus ? "
"Jamais ! Non, Jamais il n'a été question de Vengeance ! La Vengeance est le fruit semé par les injustes dans le cœur des victimes de leur propre Chaos, s'abreuvant de compassion, les remplissant de vide ! Tu n'as en aucun cas pour mission de consommer ce produit de la Discorde ! Il n'est qu'un parasite nous dévorant, faisant de nous des buveurs de Néant ! "
"Si la possibilité m'en était donnée, il faudrait donc que j'épargne ces abjects Ghens plutôt que de leur faire goûter le tranchant de la lame immortelle du jugement ?"
"Tu n'y comprends donc rien ! Cesse de me faire douter de ton aptitude à imposer ton Ordre ! Il te faut juger en effet ! Mais ceux que tu dois repousser dans l’Entropie qu'ils cherchent à répandre ne sont pas des Ghens, mais ceux qui ont attaqués ! Et tu ne dois, sous aucun prétexte, le faire pour satisfaire un besoin de destruction, seulement pour créer de l'Ordre ! "
"Je ne sais qu'en penser ... "
"Laisse moi dans ce cas le soin de le faire pour toi ! Ton périple est tout autant physique que spirituel ! Il te reste tant de choses à apprendre du monde matériel et immatériel ! "
"Les deux m'échappent parfaitement ."
"Ne sous-estime pas tant ton potentiel ! Bientôt, tu seras grandi par ton expérience ! La destruction qui nous fait face, sans que nous ne nous en réjouissions, est parfaite pour te mettre à l'épreuve de toi même ! "
"Très bien, je l'affronterai alors !"
Cet échange avait calmé la créature et apaisé Jhennivhar .
"Ne t'exprime plus jamais en ces termes ! Être de misère ! Ou plus jamais n'ose t'affirmer défenseur d'une quelconque Justice !"
"N'as-tu donc pourtant pas émergé en moi pour que je fasse régner l'ordre ? Punisse les fautifs ? Venge ceux qui sont perdus ? "
"Jamais ! Non, Jamais il n'a été question de Vengeance ! La Vengeance est le fruit semé par les injustes dans le cœur des victimes de leur propre Chaos, s'abreuvant de compassion, les remplissant de vide ! Tu n'as en aucun cas pour mission de consommer ce produit de la Discorde ! Il n'est qu'un parasite nous dévorant, faisant de nous des buveurs de Néant ! "
"Si la possibilité m'en était donnée, il faudrait donc que j'épargne ces abjects Ghens plutôt que de leur faire goûter le tranchant de la lame immortelle du jugement ?"
"Tu n'y comprends donc rien ! Cesse de me faire douter de ton aptitude à imposer ton Ordre ! Il te faut juger en effet ! Mais ceux que tu dois repousser dans l’Entropie qu'ils cherchent à répandre ne sont pas des Ghens, mais ceux qui ont attaqués ! Et tu ne dois, sous aucun prétexte, le faire pour satisfaire un besoin de destruction, seulement pour créer de l'Ordre ! "
"Je ne sais qu'en penser ... "
"Laisse moi dans ce cas le soin de le faire pour toi ! Ton périple est tout autant physique que spirituel ! Il te reste tant de choses à apprendre du monde matériel et immatériel ! "
"Les deux m'échappent parfaitement ."
"Ne sous-estime pas tant ton potentiel ! Bientôt, tu seras grandi par ton expérience ! La destruction qui nous fait face, sans que nous ne nous en réjouissions, est parfaite pour te mettre à l'épreuve de toi même ! "
"Très bien, je l'affronterai alors !"
Cet échange avait calmé la créature et apaisé Jhennivhar .
Ce dernier s'approchait fortement des fumés qui flottaient désormais jusqu'au dessus de lui . Il était toujours en proie au doute mais avait les idées claires . Rien ne devrait plus l’empêcher de se confronter à l'inconnu . Porté par le désir de connaître l’avenir qui l'attendait impatient au milieu des flammes, il doubla le rythme de sa marche . Consomption demeurait silencieux mais néanmoins plus palpable que jamais dans le corps du jeune hytis .
Il arriva finalement aux portes du carnage . La confusion imprégnait l'air des alentours du village. L'environnement était pesant du lourd crépitement de la bûche devenant braise, saturé par l'odeur du charbon et de la cendre . La chaleur que suintait les flammes multicolores s'imbibait sur la peau et dans les poumons . Plus de ciel ! Juste des reflets orangés sur une dense et impénétrable toile grise . Cette destruction ne possédait pas la même aura que celle à laquelle Jhennivhar avait été confrontée en retournant chez lui . Ici, à l'imperturbable silence de la solitude se substituait le vacarme et le tumulte . Si l'endroit transpirait d'horreur, il respirait encore de vie ! Il fallait aider les rescapés s'il y en avait !
L'aventurier, sans réfléchir, se lança dans je brasier, courant au milieu des flammèches, à la recherche de tout cœur qui battrait encore, qu'il soit hostile ou en détresse .
Il arriva finalement aux portes du carnage . La confusion imprégnait l'air des alentours du village. L'environnement était pesant du lourd crépitement de la bûche devenant braise, saturé par l'odeur du charbon et de la cendre . La chaleur que suintait les flammes multicolores s'imbibait sur la peau et dans les poumons . Plus de ciel ! Juste des reflets orangés sur une dense et impénétrable toile grise . Cette destruction ne possédait pas la même aura que celle à laquelle Jhennivhar avait été confrontée en retournant chez lui . Ici, à l'imperturbable silence de la solitude se substituait le vacarme et le tumulte . Si l'endroit transpirait d'horreur, il respirait encore de vie ! Il fallait aider les rescapés s'il y en avait !
L'aventurier, sans réfléchir, se lança dans je brasier, courant au milieu des flammèches, à la recherche de tout cœur qui battrait encore, qu'il soit hostile ou en détresse .
Dernière édition par Zinngiberlt le Mar 14 Jan 2014 - 20:32, édité 2 fois
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Re: Le début de la route
Il courut au hasard des quelques ruelles, fébrilement, dans la chaleur et la suie, entre les ruines s'écroulant et les murs de feu se dressant. Ici, la proximité des habitations avait rendu facile pour un le feu de se répandre de chaumière en chaumière : bientôt, il ne resterait plus que des cendres. Alors que l'éventualité de trouver quelqu'un semblait définitivement nulle, le jeune voyageur fit face à un grand bûcher. Ce dernier empestait d'une odeur âcre et Jhennivar se rendit compte que les formes noires et crépitantes n'étaient pas des branches comme il l'avait cru de prime abord, mais des membres humains dépassant d'une masse informe composé de corps desséchés, raidis et liés par le feu. C'était manifestement un massacre volontaire.
Re: Le début de la route
L'hytis crut que le temps s'était arrêté un instant . L'horreur, il la voyait enfin de ces yeux Le pur chaos dont Consomption lui parlait était là, sous son regard impuissant . Il ne put rien dire . La tétanie gagna en un éclaire chacun de ses membres . Son corps tout entier se retrouva aussi figé que son bras sous l'impacte d'une tel vision de massacre . Jhennivhar voulut hurler mais aucun son ne parvint jusqu'à ses lèvres, préférant s'étrangler eux-mêmes dans ses poumons malmenés par la température insoutenable . Il ne sut si cela était du aux flamme ou à l'émotion, mais les larmes commencèrent à sillonner les contours de ses yeux . Les hurlements de la bête éthéré, pourtant perçants, s'étouffaient comme des murmures sous le vacarme de l’effroi .
Passé l'impacte, le jeune tenta de reprendre ses esprits . Il devait agir d'une manière ou d'une autre ! Rien ne servait de rester prostré . C'était le moment de se prouver à lui même qu'il pouvait agir d'instinct en situation de crise . Que faire ? Se calmer et agir ! Il reprit l'emprise sur ses mouvements et s'éloigna au maximum de tous les foyers infernaux qui l'entouraient . Il fallut qu'il prît du recul pour décider de sa posture .
Passé l'impacte, le jeune tenta de reprendre ses esprits . Il devait agir d'une manière ou d'une autre ! Rien ne servait de rester prostré . C'était le moment de se prouver à lui même qu'il pouvait agir d'instinct en situation de crise . Que faire ? Se calmer et agir ! Il reprit l'emprise sur ses mouvements et s'éloigna au maximum de tous les foyers infernaux qui l'entouraient . Il fallut qu'il prît du recul pour décider de sa posture .
L'homme des grands froids n'était pas habitué à de si intenses chaleurs. Heureusement que son voile de fortune découpé négligemment protégeait son souffle des particules qui flottaient tout autours de lui . Celles-ci dansaient en un ballet irrégulier et tourbillonnaient dans les airs . Chaque battisse calcinée venait grossir les rangs de ces valseurs en extase, jaillissants en colonnes vaillantes avant de retomber anarchiquement au grès des courants puissants . Rien ne pouvait plus être sauvé ici, ni même récupéré. Seule la cendre serait vainqueur en ce lieu, il fallait l'accepter .
Que restait-il donc à Jhennivhar ? La rancœur ? Certes, mais il savait qu'il devrait y songer plus tard ! Il fallait, aussi difficile fut-ce, observer attentivement le macabre bûcher pour en tirer des informations . Mais à peine eut-il commencé à examiner de loin l'entassement de dépouilles qu'une sombre idée força son chemin dans ses pensées . L'odeur qui imprégnait alors jusqu'à l'essence même des ces ruines incandescentes était due à la combustions des ces innocents sacrifiés ! Était-il en train de respirer ces gens ? Serait-ce donc ces cadavres qui emplissaient ces poumons ? Quelle horreur ! L'aventurier, bien trop fraîchement exposé aux sévices cruelles de l'aventure, en eut la nausée et ne put continuer son oeuvre .
Il sortit de cette ville condamnée et se dirigea loin de la la fournaise . Jhennivhar gravit un point qui lui permettrait de prendre de la hauteur. Il constata une fois en haut la désolation dont il n'avait pas estimé l'envergure avant d'y pénétrer. Les piliers de fumées qui s'en échappaient semblaient maintenant supporter un ciel de poussière .
L'hytis était encore le cœur battant et commençait tout juste à reprendre son souffle . Bouffé d'air par bouffé d'air, il parvint à ne pas céder à la panique nerveuse et à se reconsidérer de nouveau comme une machine articulée et pensante . Consomptions avait été curieusement silencieux pendant tout ce temps . L'avait-il abandonné au moment le plus crucial ?
Indigné au plus profond de lui par le mutisme de son alter ego, Jhennivhar interpella la créature muette : "Pourquoi ne m'as tu pas conseillé et soutenu au milieu de cet enfer ? Toi qui pourtant semblais si impatient que j' aille y découvrir le chaos rependu par des êtres impies ? "
Le loup, qui jamais n'avait cessé d'être à l'écoute , lui répondit, frustré par tant de paroles futiles . "Tu ne me réclamas pas ! Ni ne m'écoutas quand je cherchais à t'extirper de tant de confusion ! Presque noyé que je fut par tant de discorde et tant de discontinuité dans tes propres pensées ! Si tu te refuses à sacrifier tout ce ressenti ravageur, qu'importe qui je suis et qu'importe mes conseils ! Je peux certes, par leur souffle, déraciner les arbres et faire frémir les hommes mais pas ébranler la montagne qui leur fait de l'ombre ! Sache que tu seras toujours ton plus grand ennemi ! Cette épreuve fut pour toi aussi difficile que nécessaire, ! Il fallut que tu te confrontasses au moins une fois à la réalité pour qu'en ce moment même elle t'apparaisse plus réelle encore ! Demain, tu te réveillera sous une aube nouvelle ! Inutile de plus te torturer l'esprit ce soir ! Dors ! Demain, de nouvelles mises à l'épreuve t'attendent ! "
Jhennivhar ne répondit mot . Une fois encore il se trouvait sans voix face à la parole de son guide intérieur. Où l’emmènerait-il ?
Le soleil s'en allait s’éteindre au loin . Il fallait qu'il se repose .
Le calme reprenait ces droits dans cette espace consacré au sommeil . Le village irradiait d'un tendre halo orangé et l'hytis eut honte d'en apprécier la beauté lointaine . Baignant dans tant de sérénité, Consomption ce mit à réciter, à travers l'infinité de la plaine, une complainte que seul son hôte put entendre en s'endormant.
"A ceux d'ici qui, en leur chair se firent tordre
Par le Néant, succombant au dernier supplice,
A qui l'on refusa les quiétudes de l' Ordre
Sachez que frappera la lame de Justice !"
Le lendemain, Jhennivhar devança de peu le soleil . Porté par les paroles de son compagnon spirituel, il retourna, sans même demander conseil, vers les restes du village dont le feu rougeoyant avait laissé place à la noirceur terne du charbon .
Il lui fallait des réponses !
Que restait-il donc à Jhennivhar ? La rancœur ? Certes, mais il savait qu'il devrait y songer plus tard ! Il fallait, aussi difficile fut-ce, observer attentivement le macabre bûcher pour en tirer des informations . Mais à peine eut-il commencé à examiner de loin l'entassement de dépouilles qu'une sombre idée força son chemin dans ses pensées . L'odeur qui imprégnait alors jusqu'à l'essence même des ces ruines incandescentes était due à la combustions des ces innocents sacrifiés ! Était-il en train de respirer ces gens ? Serait-ce donc ces cadavres qui emplissaient ces poumons ? Quelle horreur ! L'aventurier, bien trop fraîchement exposé aux sévices cruelles de l'aventure, en eut la nausée et ne put continuer son oeuvre .
Il sortit de cette ville condamnée et se dirigea loin de la la fournaise . Jhennivhar gravit un point qui lui permettrait de prendre de la hauteur. Il constata une fois en haut la désolation dont il n'avait pas estimé l'envergure avant d'y pénétrer. Les piliers de fumées qui s'en échappaient semblaient maintenant supporter un ciel de poussière .
L'hytis était encore le cœur battant et commençait tout juste à reprendre son souffle . Bouffé d'air par bouffé d'air, il parvint à ne pas céder à la panique nerveuse et à se reconsidérer de nouveau comme une machine articulée et pensante . Consomptions avait été curieusement silencieux pendant tout ce temps . L'avait-il abandonné au moment le plus crucial ?
Indigné au plus profond de lui par le mutisme de son alter ego, Jhennivhar interpella la créature muette : "Pourquoi ne m'as tu pas conseillé et soutenu au milieu de cet enfer ? Toi qui pourtant semblais si impatient que j' aille y découvrir le chaos rependu par des êtres impies ? "
Le loup, qui jamais n'avait cessé d'être à l'écoute , lui répondit, frustré par tant de paroles futiles . "Tu ne me réclamas pas ! Ni ne m'écoutas quand je cherchais à t'extirper de tant de confusion ! Presque noyé que je fut par tant de discorde et tant de discontinuité dans tes propres pensées ! Si tu te refuses à sacrifier tout ce ressenti ravageur, qu'importe qui je suis et qu'importe mes conseils ! Je peux certes, par leur souffle, déraciner les arbres et faire frémir les hommes mais pas ébranler la montagne qui leur fait de l'ombre ! Sache que tu seras toujours ton plus grand ennemi ! Cette épreuve fut pour toi aussi difficile que nécessaire, ! Il fallut que tu te confrontasses au moins une fois à la réalité pour qu'en ce moment même elle t'apparaisse plus réelle encore ! Demain, tu te réveillera sous une aube nouvelle ! Inutile de plus te torturer l'esprit ce soir ! Dors ! Demain, de nouvelles mises à l'épreuve t'attendent ! "
Jhennivhar ne répondit mot . Une fois encore il se trouvait sans voix face à la parole de son guide intérieur. Où l’emmènerait-il ?
Le soleil s'en allait s’éteindre au loin . Il fallait qu'il se repose .
Le calme reprenait ces droits dans cette espace consacré au sommeil . Le village irradiait d'un tendre halo orangé et l'hytis eut honte d'en apprécier la beauté lointaine . Baignant dans tant de sérénité, Consomption ce mit à réciter, à travers l'infinité de la plaine, une complainte que seul son hôte put entendre en s'endormant.
"A ceux d'ici qui, en leur chair se firent tordre
Par le Néant, succombant au dernier supplice,
A qui l'on refusa les quiétudes de l' Ordre
Sachez que frappera la lame de Justice !"
Le lendemain, Jhennivhar devança de peu le soleil . Porté par les paroles de son compagnon spirituel, il retourna, sans même demander conseil, vers les restes du village dont le feu rougeoyant avait laissé place à la noirceur terne du charbon .
Il lui fallait des réponses !
Dernière édition par Zinngiberlt le Sam 18 Jan 2014 - 15:59, édité 1 fois
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Re: Le début de la route
Il dévala la colline, laissant derrière lui les bois clairsemés et revint au village, qui n'était, comme attendu, plus qu'un tas de cendres blanches et grises. La fournaise avait été si intense que les débris charbonneux se faisaient rares dans les décombres, et ce à tel point d'ailleurs, que seules les pierres, la base du puits du village et les bornes simplistes qui ne marquaient désormais plus que l'entrée d'un cimetière étaient noires de suie. Son examen des lieux fut bien plus sommaire que celle du village précédent, mais aussi plus méthodique et rapide : il avait déjà acquis certains réflexes. Mais malgré ses quelques efforts, il fut forcé de constater que les seuls objets restants étaient les clous qui nageaient dans un bain de cendres et de suie. Il ne put non plus se repérer pour trouver le brasier de chair, puisque les repères, les bâtisses, étaient toutes parties en fumée jusqu'à leur plancher puisque faites de bois et de chaume du pied au fait. Sans surprise, pas une once d'or ne fut retrouvée, même fondue, dans le sable blanc et léger. Une sensation froide et humide se fit sentir sur la main de Jhennivar. Il releva les yeux et constata que le ciel s'était beaucoup assombri. L'eau ne tarderait pas à transformer le produit sec et volatile du feu en une boue qui se disperserait rapidement dans la terre.
Re: Le début de la route
L'implacable constat était irrévocable ! Rien ne servait de s’attarder plus ici . Il devait quitter cet endroit et continuer son chemin quel qu'il fut, où qu'il emmènerait . Il se dirigea vers la sortie de cette macabre représentation . Un seul chemin se dressait devant lui, menant à une ville sans aucun doute . Pour ne pas reculer, il ne pouvait que le prendre . Ainsi le voyageur reprit sa route, vaillant et déterminé, laissant à leur repos éternel ces vestiges que rien ne pourrait plus jamais tourmenter .
Il semblait, dans cette situation, naturel à Jhennivhar qu'il s'entretînt avec son meilleur et seul conseiller jusqu'alors .
"Comment expliquer un tel chaos ? Comment ces Ghens ont-ils pu massacrer tous ces gens sans laisser la moindre trace de leur passage ? "
"Ne t'empresse pas d’énoncer de trop hâtives conclusions ! Tu la culpabilité des Ghens qui attaquèrent ton village n'est que supposée quant à celui-ci ! Il se pourrait tout à fait que la cause fût autre ! "
"Mais qui aurait désiré cette destruction ? Une autre armée aurait-elle atteint cette zone sans que nous ne nous en rendions compte ? Il n'y a pourtant qu'une unique voie que je connaisse que ces envahisseurs auraient pue emprunter ! "
"Que te pousse-t-il donc à les imaginer seuls coupables potentiels ?! Tant de choses te sont inconnues et pourtant tu t'acharnes à toujours imposer ton propre lien entre les événements sur lesquels tu ne possèdes aucun contrôle ! Accepte que tes meurtriers puissent ne jamais être accessibles à ton Jugement ! Accepte qu'ils ne soient pas la cause de tous les mots dont tu les accables !"
" Et bien, qui penses-tu donc que cela soit ? "
" Mes yeux sont limités par les tiens et je dois tristement admettre que les hypothèses décentes me font défauts ! Mais pour autant je ne me permets pas de proférer quelques accusations trop calomnieuses et trop peu nuancées dans le ton comme dans les propos !"
" Si tu ne possèdes pas de solutions plausibles à proposer, alors que proposes-tu à la place ? "
" Ce que tu fais d'ors et déjà me semble une parfaite initiative ! Continue ton chemin ! L'Avenir t'y est ouvert !"
"Je te croyais plus utile . Ne devais-tu pas me servir de guide ? Vas-tu donc prétexter que je refuse toujours d'écouter ? "
La bête s'abstint de répondre, son interlocuteur ne surenchérit pas .
Le temps semblait instable . S'il ne pleuvait pas, les nuages noirs n'en n'étaient pas moins oppressants . Un tapis cotonneux recouvrait le plan céleste en un dégradé du bleuté au grisâtre . Si l'astre solaire était indéniablement retranché de l'autre coté de ce mur insondable, il ne pouvait transpercer de ces lames scintillante cette épaisse peau menaçante . Il pleuvait probablement déjà là d'où Jhennivhar avait dormit la nuit précédente, mais il pouvait très bien encore devancer cet adversaire lancé à ses trousses avec un peu de chance et de courage . Il accéléra significativement le rythme de ses enjambées . Peut-être rattraperait-il les responsables de l'incendie méthodique dont-il avait-été témoin en se déplaçant à cette allure !
Le marcheur continua ainsi sa route dans le silence . Quelques temps plus tard, il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle et se retourna pour estimer ses progrès . Il constata que les neiges de sa contrée natale se dérobaient définitivement à sa vue . A peine les montagnes étaient encore discernables au loin derrière un léger voile brumeux . Inutile d'avoir des regrets désormais, plus rien ne le rattachait à ces souvenirs . Il fallait qu'il progressât bien plus !
Il reprit sa cadence effrénée, s'enfonçant plus encore dans les plaines . S'il avait eu forme physique, Jhennivhar saurait qu'il aurait pu voire un sourire sur les babines de Consomption qui ne manqua pas de relancer la machine de la conversation .
" J'observe avec la plus grande satisfaction que tu commences à ordonner tes pensées et à ne plus te laisser autant distraire ! "
" Sans doute avais-tu raison . Peut-être en effet suis-je trop prompt à me noyer en moi-même . Il me faut focaliser mon attention ! Mais mon objectif est si diffus ! Comment puissé-je me concentrer sur un concept qui lui-même ne se concentre autour de rien, ou du moins, rien dont je ne puisse saisir les contours ? "
" Mais te forger ton Destin, c'est justement les définir par ta propre volonté et ne pas les laisser libres de tout engloutir en une étendue hétérogène et inconsciente, non avertie de sa propre substance ! Ainsi, et ainsi seulement, seras-tu le maître, et non la conséquence, de l'Avenir qui te fait front ! "
"Je décide alors de retrouver les fautifs de ce crime innommable ! Il me faut au moins savoir qui est à blâmer pour cette atrocité ! Et, s'il m'en est donné l'occasion, je lui délivrerai la parole de la fatalité qui l'attend ! "
"Bien ! Très bien ! Je pense que tu commences à mieux discerner les complexes significations de ta quête ! Mais n'oublie pas non plus que tu n'es pour l'instant qu'un corps des plus chétifs par rapport à quelque soldat, si brièvement formé fut-il ! "
"Quelles seront donc mes armes dans ces batailles que je mènerai ? "
" Si la diplomatie s'avère parfois impuissante il faut savoir employer des solutions plus frontales ! "
"Mais lesquelles ? Que pourrais-je donc accomplir ? Je ne peux utiliser la pure force brute ! "
" Ayant parcouru ton corps et ta psyché, je peux affirmer que si l'un est certes lacunaire, l'autre t'offre des possibilités dont tu ne soupçonnes pas encore l'existence ! "
"Qu'entends-tu par là ? "
" Que tu pourrais tout à fait maîtriser le pouvoir de la Consomption ! "
" De quoi me parles-tu donc ?"
" Je te parle de ce feu qui brûle perpétuellement en toi ! De ces flammes qui ne cherchent qu'à s'évader en des torrents immaculés et destructeurs ! De cette lame incandescente de Justice qui embrase tes ennemis les plus téméraires ! De cette ignition sacrée qui consume tous ceux qui créent du Chaos dans ton Ordre ! "
" Serais-tu en train de me faire considérer la sorcellerie ?"
" Ce n'est pas en ces termes que j’aurais qualifié la purificatrice lumière qui pourfend l'ombre et impose la Volonté des justes ! Or, cette braise qui l'alimente rougeoie déjà en toi ! "
" Et bien ! Apprends m'en donc les secrets de l'utilisation ! "
"Je peux guider vers le foyer, alimenter les flammes, mais pas allumer le brasier ! Il te faut trouver autrement l'étincelle !"
"Mais comment ? "
"Chaque chose en son temps ! Il est probablement trop tôt pour toi pour le moment de toutes façons ! Atteins donc dans un premier temps l'objectif que tu t'étais imposé il y a quelques instants et le ravivement de cette braise n'en sera que plus fort ! "
Jhennivhar savait, sans même le demander, qu'il ne pourrait soustraire à l'habitant de son enveloppe métaphysique d'informations plus précises . La discussion se conclut sur ces paroles . La route se poursuivait .
Il était tard désormais . Bien que le Soleil fût dissimulé au yeux de l'hytis, il savait que celui-ci devait maintenant faire la rencontre de l'horion voilée. Au loin, ou du moins aussi loin qu'il pouvait voire, semblaient se dessiner les formes de structures mais rien n'était sûr à travers ce brouillard qui se densifiait de plus en plus . Il fallait qu'il atteignît un point où se reposer ! Cette route ne pouvait tout de même pas ne mener nul part, pensa-t-il, pas après une journée complète de marche .
Jhennivhar décida d'aller voir de quoi il s'agissait.
Il semblait, dans cette situation, naturel à Jhennivhar qu'il s'entretînt avec son meilleur et seul conseiller jusqu'alors .
"Comment expliquer un tel chaos ? Comment ces Ghens ont-ils pu massacrer tous ces gens sans laisser la moindre trace de leur passage ? "
"Ne t'empresse pas d’énoncer de trop hâtives conclusions ! Tu la culpabilité des Ghens qui attaquèrent ton village n'est que supposée quant à celui-ci ! Il se pourrait tout à fait que la cause fût autre ! "
"Mais qui aurait désiré cette destruction ? Une autre armée aurait-elle atteint cette zone sans que nous ne nous en rendions compte ? Il n'y a pourtant qu'une unique voie que je connaisse que ces envahisseurs auraient pue emprunter ! "
"Que te pousse-t-il donc à les imaginer seuls coupables potentiels ?! Tant de choses te sont inconnues et pourtant tu t'acharnes à toujours imposer ton propre lien entre les événements sur lesquels tu ne possèdes aucun contrôle ! Accepte que tes meurtriers puissent ne jamais être accessibles à ton Jugement ! Accepte qu'ils ne soient pas la cause de tous les mots dont tu les accables !"
" Et bien, qui penses-tu donc que cela soit ? "
" Mes yeux sont limités par les tiens et je dois tristement admettre que les hypothèses décentes me font défauts ! Mais pour autant je ne me permets pas de proférer quelques accusations trop calomnieuses et trop peu nuancées dans le ton comme dans les propos !"
" Si tu ne possèdes pas de solutions plausibles à proposer, alors que proposes-tu à la place ? "
" Ce que tu fais d'ors et déjà me semble une parfaite initiative ! Continue ton chemin ! L'Avenir t'y est ouvert !"
"Je te croyais plus utile . Ne devais-tu pas me servir de guide ? Vas-tu donc prétexter que je refuse toujours d'écouter ? "
La bête s'abstint de répondre, son interlocuteur ne surenchérit pas .
Le temps semblait instable . S'il ne pleuvait pas, les nuages noirs n'en n'étaient pas moins oppressants . Un tapis cotonneux recouvrait le plan céleste en un dégradé du bleuté au grisâtre . Si l'astre solaire était indéniablement retranché de l'autre coté de ce mur insondable, il ne pouvait transpercer de ces lames scintillante cette épaisse peau menaçante . Il pleuvait probablement déjà là d'où Jhennivhar avait dormit la nuit précédente, mais il pouvait très bien encore devancer cet adversaire lancé à ses trousses avec un peu de chance et de courage . Il accéléra significativement le rythme de ses enjambées . Peut-être rattraperait-il les responsables de l'incendie méthodique dont-il avait-été témoin en se déplaçant à cette allure !
Le marcheur continua ainsi sa route dans le silence . Quelques temps plus tard, il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle et se retourna pour estimer ses progrès . Il constata que les neiges de sa contrée natale se dérobaient définitivement à sa vue . A peine les montagnes étaient encore discernables au loin derrière un léger voile brumeux . Inutile d'avoir des regrets désormais, plus rien ne le rattachait à ces souvenirs . Il fallait qu'il progressât bien plus !
Il reprit sa cadence effrénée, s'enfonçant plus encore dans les plaines . S'il avait eu forme physique, Jhennivhar saurait qu'il aurait pu voire un sourire sur les babines de Consomption qui ne manqua pas de relancer la machine de la conversation .
" J'observe avec la plus grande satisfaction que tu commences à ordonner tes pensées et à ne plus te laisser autant distraire ! "
" Sans doute avais-tu raison . Peut-être en effet suis-je trop prompt à me noyer en moi-même . Il me faut focaliser mon attention ! Mais mon objectif est si diffus ! Comment puissé-je me concentrer sur un concept qui lui-même ne se concentre autour de rien, ou du moins, rien dont je ne puisse saisir les contours ? "
" Mais te forger ton Destin, c'est justement les définir par ta propre volonté et ne pas les laisser libres de tout engloutir en une étendue hétérogène et inconsciente, non avertie de sa propre substance ! Ainsi, et ainsi seulement, seras-tu le maître, et non la conséquence, de l'Avenir qui te fait front ! "
"Je décide alors de retrouver les fautifs de ce crime innommable ! Il me faut au moins savoir qui est à blâmer pour cette atrocité ! Et, s'il m'en est donné l'occasion, je lui délivrerai la parole de la fatalité qui l'attend ! "
"Bien ! Très bien ! Je pense que tu commences à mieux discerner les complexes significations de ta quête ! Mais n'oublie pas non plus que tu n'es pour l'instant qu'un corps des plus chétifs par rapport à quelque soldat, si brièvement formé fut-il ! "
"Quelles seront donc mes armes dans ces batailles que je mènerai ? "
" Si la diplomatie s'avère parfois impuissante il faut savoir employer des solutions plus frontales ! "
"Mais lesquelles ? Que pourrais-je donc accomplir ? Je ne peux utiliser la pure force brute ! "
" Ayant parcouru ton corps et ta psyché, je peux affirmer que si l'un est certes lacunaire, l'autre t'offre des possibilités dont tu ne soupçonnes pas encore l'existence ! "
"Qu'entends-tu par là ? "
" Que tu pourrais tout à fait maîtriser le pouvoir de la Consomption ! "
" De quoi me parles-tu donc ?"
" Je te parle de ce feu qui brûle perpétuellement en toi ! De ces flammes qui ne cherchent qu'à s'évader en des torrents immaculés et destructeurs ! De cette lame incandescente de Justice qui embrase tes ennemis les plus téméraires ! De cette ignition sacrée qui consume tous ceux qui créent du Chaos dans ton Ordre ! "
" Serais-tu en train de me faire considérer la sorcellerie ?"
" Ce n'est pas en ces termes que j’aurais qualifié la purificatrice lumière qui pourfend l'ombre et impose la Volonté des justes ! Or, cette braise qui l'alimente rougeoie déjà en toi ! "
" Et bien ! Apprends m'en donc les secrets de l'utilisation ! "
"Je peux guider vers le foyer, alimenter les flammes, mais pas allumer le brasier ! Il te faut trouver autrement l'étincelle !"
"Mais comment ? "
"Chaque chose en son temps ! Il est probablement trop tôt pour toi pour le moment de toutes façons ! Atteins donc dans un premier temps l'objectif que tu t'étais imposé il y a quelques instants et le ravivement de cette braise n'en sera que plus fort ! "
Jhennivhar savait, sans même le demander, qu'il ne pourrait soustraire à l'habitant de son enveloppe métaphysique d'informations plus précises . La discussion se conclut sur ces paroles . La route se poursuivait .
Il était tard désormais . Bien que le Soleil fût dissimulé au yeux de l'hytis, il savait que celui-ci devait maintenant faire la rencontre de l'horion voilée. Au loin, ou du moins aussi loin qu'il pouvait voire, semblaient se dessiner les formes de structures mais rien n'était sûr à travers ce brouillard qui se densifiait de plus en plus . Il fallait qu'il atteignît un point où se reposer ! Cette route ne pouvait tout de même pas ne mener nul part, pensa-t-il, pas après une journée complète de marche .
Jhennivhar décida d'aller voir de quoi il s'agissait.
Dernière édition par Zinngiberlt le Sam 18 Jan 2014 - 19:39, édité 1 fois
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Re: Le début de la route
À peine eut-il mis un pied dans le village que quelque chose d'inattendu se produisit. Ou plutôt, aussitôt qu'il eut pénétré le village, Jhennivar ressenti une sorte de malaise sourd et angoissant. Il n'était pas nauséeux, plutôt comme la sensation qu'un danger imminent et immatériel rôdant, comme une maladie qui planait entre les maisons... ou peut être étaient-elles elles même cette étrange anormalité ? Il n'y avait personne, ni aucune lumière. Aucun son ne s'échappait des bâtisses en bois tout à fait identiques à celles qu'il avait vu brûler il y a si peu de temps. Le jeune exilé n'eut le temps de se demander ce qui clochait, car un inconnu attira toute l'attention du jeune homme, et, il le senti, toute l'attention de Consomption.
Il était grand, fin mais musclé, et il était impossible de dire si sa peau était celle d'un hytis ou celle d'un exique. Ses pieds étaient bandés d'un tissu épais qui semblait rêche, et il en dépassait là où le bandage s'arrêtait, à la cheville, une sorte de fourrure. Son pantalon large, resserré au niveau du bas des tibias et de la taille, était noir et simpliste, ne comportant que de simples cordons aux endroits précités. Son torse nu et presque glabre supportait deux sangles entrecroisées qui servaient certainement de base à la grande cape noire faite dans le même matériau que son pantalon. Une grande capuche reposait sur ses épaules, à l'endroit desquelles ses vêtements semblaient sales. L'explication à cette détérioration se posa bientôt à l'endroit voulu : un grand corbeau bleuté à la face partiellement déplumée. La pilosité qui encadrait la bouche de cet étrange personnage se déforma lorsqu'il sourit à Jhennivar dans un rictus inquiétant, fronçant ses sourcils sombres sur ses yeux aussi perçants que ceux de son animal.
"Quel trouble-fête es-tu donc ?" demanda-t-il dans un langage indescriptible mais immédiatement compréhensible.
Au travers de son alter ego spirituel, le voyageur pouvait sentir que celui-là ne venait pas d'ici. Pas d'Elkiion, aussi fou que cela puisse paraître, cet homme n'en était pas un, mais une sorte d'énigme. De vieille légendes parlaient de dieux prenant forme humaine, d'autres, d'avatars kuuhuuns. Aucune ne semblait correspondre, et son instinct dit à Consomption que ceux-là leur ressemblait beaucoup. La nature physique du corbeau, d'ailleurs, avait tout pour le faire saliver, intellectuellement bien sûr, d'envie.
Il était grand, fin mais musclé, et il était impossible de dire si sa peau était celle d'un hytis ou celle d'un exique. Ses pieds étaient bandés d'un tissu épais qui semblait rêche, et il en dépassait là où le bandage s'arrêtait, à la cheville, une sorte de fourrure. Son pantalon large, resserré au niveau du bas des tibias et de la taille, était noir et simpliste, ne comportant que de simples cordons aux endroits précités. Son torse nu et presque glabre supportait deux sangles entrecroisées qui servaient certainement de base à la grande cape noire faite dans le même matériau que son pantalon. Une grande capuche reposait sur ses épaules, à l'endroit desquelles ses vêtements semblaient sales. L'explication à cette détérioration se posa bientôt à l'endroit voulu : un grand corbeau bleuté à la face partiellement déplumée. La pilosité qui encadrait la bouche de cet étrange personnage se déforma lorsqu'il sourit à Jhennivar dans un rictus inquiétant, fronçant ses sourcils sombres sur ses yeux aussi perçants que ceux de son animal.
"Quel trouble-fête es-tu donc ?" demanda-t-il dans un langage indescriptible mais immédiatement compréhensible.
Au travers de son alter ego spirituel, le voyageur pouvait sentir que celui-là ne venait pas d'ici. Pas d'Elkiion, aussi fou que cela puisse paraître, cet homme n'en était pas un, mais une sorte d'énigme. De vieille légendes parlaient de dieux prenant forme humaine, d'autres, d'avatars kuuhuuns. Aucune ne semblait correspondre, et son instinct dit à Consomption que ceux-là leur ressemblait beaucoup. La nature physique du corbeau, d'ailleurs, avait tout pour le faire saliver, intellectuellement bien sûr, d'envie.
Re: Le début de la route
L'ambiance était parfaitement indescriptible et pourtant tellement palpable . Comment expliquer cette surnaturelle sensation ? Tout se dérobait à la compréhension du jeune hytis . Et que dire de l'individu et du corbeau se trouvant devant lui ? Rien de leurs auras n'était rationnel ! Ce village respirait le vide . L'aventurier sentait à travers ses membres le terrible cisaillement de ces quatre yeux qui le transperçaient dans leur lourde inspection . Il semblait presque qu'ils le regardaient au delà de son enveloppe physique, le dénudant virtuellement jusqu'à sa conscience immatérielle .
Il était nécessaire de prendre une rapide décision ! Jhennivhar sut qu'il était finalement temps pour lui de prouver sa valeur . Consomption était plus que jamais agité en lui ! Il bouillonnait d'exaltation, intrigué au plus au point par la situation à laquelle son hôte était confronté et par la réaction que celui-ci allait avoir . D'une certaine façon, cette agitation intérieure eut pour effet de le réconforter quelque peu .
Il s'avança très lentement, sans agressivité mais plus en alerte et prêt à dégainer qu'il ne l'avait jamais été . Sa bouche s'entrouvrit pour montrer qu'il voulait établir une communication verbale avec cette entité mais voulut avant tout connaitre l'opinion de Consomption . Sentant en la bête de la vigueur et de l'assurance, Jhennivhar s'entretint avec elle avant de déclamer toute parole .
"Que penses-tu qu'ils soient, lui et son volatile ? "
"Je ne saurais dire mais cette présence n'est pas d'Elkiion ! Méfie toi ! Certaines puissances dépassent amplement ta conception du possible ! Je ne pourrais protéger ce corps trop matériel qu'est le tien si tu devenais la cible d'un assaut transcendant les espaces qui te sont accessibles concrètement comme spirituellement ! "
" Devrions-nous partir ? "
" NON ! " , hurla à Jhennivhar celui qui nageait en ses songes, " Il te faut t'y confronter ! Si jamais je ressentais un trop intense péril lors de cette rencontre, je t'en avertirais immédiatement ! Pour l'instant, fais comme si rien ne troublait tes sens de la perception et du réel ! "
" Bien ! "
Consomption semblait bien trop porté par une litanie furieuse pour paraître raisonnable à son disciple . Celui-ci surpassa malgré tout ses craintes et réunit tout le courage qu'il pensait posséder en lui .
Jhennivhar s'exclama à haute voix, ses paroles faisant écho à celles de l'être en son corps .
" Je ne suis pas venu porter le chaos en ces lieux ! Je ne suis que la voix de l'ordre qui attend d'être réalisé . Mon chemin à croisé quelques massacres . Je suis venu ici dans l'espoir de retrouver les coupables . Si jamais je pouvais quérir auprès de vous quelques informations quant à de tels actions, je ne ferais que converger plus vite vers mon objectif et vous en serais extrêmement reconnaissant . Pourrais-je également savoir quel est ce lieu et qui êtes vous donc ? "
Il était nécessaire de prendre une rapide décision ! Jhennivhar sut qu'il était finalement temps pour lui de prouver sa valeur . Consomption était plus que jamais agité en lui ! Il bouillonnait d'exaltation, intrigué au plus au point par la situation à laquelle son hôte était confronté et par la réaction que celui-ci allait avoir . D'une certaine façon, cette agitation intérieure eut pour effet de le réconforter quelque peu .
Il s'avança très lentement, sans agressivité mais plus en alerte et prêt à dégainer qu'il ne l'avait jamais été . Sa bouche s'entrouvrit pour montrer qu'il voulait établir une communication verbale avec cette entité mais voulut avant tout connaitre l'opinion de Consomption . Sentant en la bête de la vigueur et de l'assurance, Jhennivhar s'entretint avec elle avant de déclamer toute parole .
"Que penses-tu qu'ils soient, lui et son volatile ? "
"Je ne saurais dire mais cette présence n'est pas d'Elkiion ! Méfie toi ! Certaines puissances dépassent amplement ta conception du possible ! Je ne pourrais protéger ce corps trop matériel qu'est le tien si tu devenais la cible d'un assaut transcendant les espaces qui te sont accessibles concrètement comme spirituellement ! "
" Devrions-nous partir ? "
" NON ! " , hurla à Jhennivhar celui qui nageait en ses songes, " Il te faut t'y confronter ! Si jamais je ressentais un trop intense péril lors de cette rencontre, je t'en avertirais immédiatement ! Pour l'instant, fais comme si rien ne troublait tes sens de la perception et du réel ! "
" Bien ! "
Consomption semblait bien trop porté par une litanie furieuse pour paraître raisonnable à son disciple . Celui-ci surpassa malgré tout ses craintes et réunit tout le courage qu'il pensait posséder en lui .
Jhennivhar s'exclama à haute voix, ses paroles faisant écho à celles de l'être en son corps .
" Je ne suis pas venu porter le chaos en ces lieux ! Je ne suis que la voix de l'ordre qui attend d'être réalisé . Mon chemin à croisé quelques massacres . Je suis venu ici dans l'espoir de retrouver les coupables . Si jamais je pouvais quérir auprès de vous quelques informations quant à de tels actions, je ne ferais que converger plus vite vers mon objectif et vous en serais extrêmement reconnaissant . Pourrais-je également savoir quel est ce lieu et qui êtes vous donc ? "
Dernière édition par Zinngiberlt le Dim 19 Jan 2014 - 9:19, édité 2 fois
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Re: Le début de la route
Alors qu'il prononçait ces mots, la base des masures qui encerclaient les deux personnages noircissait. Une odeur de charbon et de bois brûlé, piquante, rappelant une cheminée familiale, s'élevait progressivement. L'herbe séchait et commençait à roussir.
"L'ordre ? Quel ordre ? L'ordre linéaire et fini des choses ou celui du ballet des âmes qui se font justice elles-même ?" demanda l'étrange personnage sur un ton inquisiteur.
"L'ordre ? Quel ordre ? L'ordre linéaire et fini des choses ou celui du ballet des âmes qui se font justice elles-même ?" demanda l'étrange personnage sur un ton inquisiteur.
Re: Le début de la route
La question était capitale !
Consomption s’enflamma : "Il n'existe pas d'ordre linéaire ! Ce n'est que l'hypothèse établie par les simples d'esprit pour justifier l'Injustice dont-ils sont la victime ou la source ! L’Ordre est ce qui naît du désir de Justice ! C' est une puissance interne ! L'Ordre commun est celui qui proviendra d'un être ayant atteint un tel niveau spirituel qu'il pourra affirmer son Ordre unique à tout être en une parfaite osmose ! Il n'est pas imposé ! Quant à l'autre, il ne fait aucun sens ! Le ballet des âmes, c'est l'essence même du Chaos ! Il ne faut pas confondre la justice propre et la propre Justice ! L'Ordre n'est pas la conséquence d'un désir de faire justice soi-même mais de la volonté d'établir soi-même une Justice dans notre monde si troublé par le vice de ceux qui cherchent la destruction avant l'introspection ! Sa question n'existe pas vu qu'elle s’effondre en son propre cycle ! Répond en ton âme et conscience de la manière qui te conviendra, je suis ici impuissant ! "
Jhennivhar, sur ces paroles, décida de répondre en son âme et conscience : " Je me contente d'opposer l'ordre au désordre, qu'il soit implacable ou individuel . Je suis avant tout en quête de vérité . "
Consomption s’enflamma : "Il n'existe pas d'ordre linéaire ! Ce n'est que l'hypothèse établie par les simples d'esprit pour justifier l'Injustice dont-ils sont la victime ou la source ! L’Ordre est ce qui naît du désir de Justice ! C' est une puissance interne ! L'Ordre commun est celui qui proviendra d'un être ayant atteint un tel niveau spirituel qu'il pourra affirmer son Ordre unique à tout être en une parfaite osmose ! Il n'est pas imposé ! Quant à l'autre, il ne fait aucun sens ! Le ballet des âmes, c'est l'essence même du Chaos ! Il ne faut pas confondre la justice propre et la propre Justice ! L'Ordre n'est pas la conséquence d'un désir de faire justice soi-même mais de la volonté d'établir soi-même une Justice dans notre monde si troublé par le vice de ceux qui cherchent la destruction avant l'introspection ! Sa question n'existe pas vu qu'elle s’effondre en son propre cycle ! Répond en ton âme et conscience de la manière qui te conviendra, je suis ici impuissant ! "
Jhennivhar, sur ces paroles, décida de répondre en son âme et conscience : " Je me contente d'opposer l'ordre au désordre, qu'il soit implacable ou individuel . Je suis avant tout en quête de vérité . "
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Re: Le début de la route
Le village qui commençait jusqu'alors à s'échauffer et à voir naître des braises à ses pieds s'embrasa soudain dans une explosion d'étincelles et de craquements de bois. Le brasier se reflétait dans les yeux de la sorte de prophète comme s'il y été né avant même de toucher la chair des bâtisses.
"Je ne t'ai pas demandé le but de l'ordre que tu impose mais quelle est sa nature ! Réponds !" Son ton n'avait plus rien d'énigmatique : son énervement était limpide.
"Je ne t'ai pas demandé le but de l'ordre que tu impose mais quelle est sa nature ! Réponds !" Son ton n'avait plus rien d'énigmatique : son énervement était limpide.
Re: Le début de la route
Il n'était plus question ni de s'enfuir ni de donner une réponse détournée . Consomption ne pouvait donner d'avis, la question ne faisant pour lui aucun sens . Jhennivhar crut même sentir comme une certaine inquiétude en son allié . Il répondit avec une témérité qu'il ne se connaissait pas, comme s'il voulut rassurer ce fidèle confident : " L'ordre dont je parle est l'ordre linéaire et fini des choses car tout convergera implacablement vers l'ordre de la vraie justice perpétuelle qui naîtra un jour de la cendre des sacrifiés . "
Le loup jubila de ces paroles .
Le loup jubila de ces paroles .
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Re: Le début de la route
Les flammes s'éteignirent. Les maisons se firent de cendre et s'effondrèrent dans un immense nuage de poussière suffocante. L'aura pesante du prophète n'était plus. Cela rassura un instant Jhennivhar, mais ses poumons emplis de suie et de cendre sèche lui envoyaient les signaux biologiques de détresse les plus pressants.
Re: Le début de la route
Un vent violent se leva soudain. Le ciel s'assombrit instantanément. D'énormes nuages noirs portés par la bourrasque qui venait de se former changèrent le ciel orangé en une nuit instantanée, ne laissant aucun rayon du soleil transparaitre. Puis la première goutte tomba, puis la seconde, puis ce fut des trombes d'eau qui s'abattaient sur le village. Chaque goutte heurtait le sol avec une violence telle que toute personne se trouvant en dessous se croyait instantanément peser deux fois son poids, et l'eau qui restait piégée dans les vêtements ajoutait encore à cette sensation désagréable. Les cendres qui volaient impunément quelques secondes au par avant étaient dorénavant plaquées au sol. Puis la pluie s'arrêta, presque aussi instantanément et étrangement qu'elle était apparue. Une légère brise vint amener un air doux et sain provenant tout droit de la dorsale du fou. Un air frais et revigorant s'était installé. Dans le ciel encore parsemé de nuages noirs, on pouvait apercevoir une lumière qui se reflétait dans l'humidité ambiante pour créer une forme d'arc de couleurs diverses et variées allant du rouge au violet. Au dessus de cet arc nouvellement formé volait une créature imposante d'où provenait la lumière. Une bête ailée et pourtant incandescente voltigeait avec majesté haut dans les airs avant de disparaître avec les derniers nuages. Le ballet de la créature était bref et subtile mais remarquable par toute personne ayant levé les yeux pour le contempler.
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Re: Le début de la route
Les poumons de Jhennivhar s'étaient comme remplis de plâtre, il en suffoquait . La douleur lui dévora tout l'intérieur du thorax . Il ne pouvait crier . Aucun souffle ne pouvait plus naître en lui . Consomption quant à lui hurlait à la mort des chants de détresse qui résonnaient en lui, vibrants en sa conscience évanescente .
Le suffocant tomba à genou . Il se retint sur son unique bras, l'autre oscillant négligemment sur le sol détrempé . Sa vision se troublait . Il pensa un instant que c'en était fini de lui lorsqu'il ressentit au niveau de la nuque la morsure d'une puissante mâchoire . Soudain, il régurgita un mélange grisâtre et visqueux de cendres . De l'air circulait de nouveau en lui ! Il voulut inspirer profondément quand il recracha de nouveau cette ignoble substance . La sensation était particulièrement pénible mais s'accompagnait à chaque fois du plaisir d'une respiration de plus en plus forte . Cela recommença à plusieurs reprises .
Une fois le rythme de ses inspiration redevenu plus naturel, l'hytis essaya de se relever mais ce fut vain . Il avança comme il put, agenouillé, mais ne réussit à ne se déplacer que de quelques mètre . L'obscurité envahissait ses yeux . Il s’effondra .
Jhennivhar reprit conscience, ses paupières harcelées par l'assaut discontinu des rayons solaires . Ses sens reprenaient un à un leur fonctions respectives . Il entendit en lui l'écho puissant et doux d'une voix familière et apaisée . Celle-ci chantait dans la plus grande quiétude des poèmes dédiés à ceux que le rescapé avait faillit rejoindre s'il n'avait été sauvé par une surnaturelle intervention .
"En ce Chaos impie, toute discorde acclame
Tous ceux qui ne sont plus mus par la moindre peur !
Qu’éclose une orchidée du long flot de leurs pleurs
Et que de cette fleur provienne donc une flamme
Qui illuminera la plus noire des âmes,
Témoignant d'un espoir qui jamais ne se meurt !
Bien que plus d'une fois il fut frappé au cœur
Par la plus viciée de la pire des lames !
Pourtant, certains êtres perdus se décomposent !
Leurs corps n'étant alors plus que parfaite osmose
Quand leur pauvres esprit persistent à être seuls !
Ils ont enfin trouvé la quiétude de l'ordre
Car au sein du vide, plus rien ne peut les mordre,
Leur pensées divaguant au delà du linceul !"
Jhennivhar remit en fonctionnement ces muscles par de brefs mouvements . Une fois échauffés, il reprit appui sur ses jambes et se releva très lentement . Il procédait individuellement à chaque étape, chacune étant une épreuve à surmonter . Une fois debout, il se sentit beaucoup mieux bien que quelque peu engourdi de la léthargie de son lourd sommeil . La douleur était partie, son souffle revenu .
Il constata avec grande surprise qu'il ne restait autour de lui que l'infinité de la plaine et le chemin qu'il suivait depuis le village incendié . Plus rien ne restait de l'apparition innommable ! Le temps était magnifique, comme pour s'il eut voulu se purger des récentes intempéries . Le ciel était tel le reflet d'un océan turquoise . Le Soleil bombardait les plates étendues de sa lumière vivace . La chaleur qu'il dégageait aurait été presque oppressante si elle n'avait été compensée par une brise fraîche s'écoulant sans nul doute des lointaines montagnes . Les vêtements de Jennivhar avaient séchés à l’exception de ceux qui étaient en vis à vis avec le sol, protégés par le corps du rêveur de ces radiations astrales, et qui ne tarderaient pas à connaitre le même sort . L'hitys constata par ailleurs le spectre de sa silhouette imprimé dans le sol encore humide là où il avait été allongé bien longtemps .
Son hôte ayant entièrement retrouvé ses esprits, Consomption s'adressa directement à lui :
" T'es-tu remis de tant de troubles ?! "
" Je vais bien mais ne pourrais d'aucune manière qualifier ce qui nous est arrivé ."
" Tu ne pouvais comprendre la nature de ce que tu rencontras ici même ! Sa substance et son essence te sont inconnues ! "
" Qu’étaient-ils donc lui et son corbeau ? "
" Je ne saurait dire précisément mais ils exaltaient d'une volonté surpassant la réalité même ! "
" Que veux-tu dire ? "
" Que tu n'es pas même qualifiable d'adversaire devant la magnitude spirituelle d'une telle entité ! Les deux semblaient ne faire qu'un, venant ici-bas comme la voix de la racine même du pouvoir d'Être ! "
" Ne l'as-tu pas ressenti avant que je ne m'y confronte ? "
" Je crains d'avoir mésestimé la situation et il aurait mieux fallut en effet que je m'abstinsse de prendre un risque de cet envergure ! "
" Sous-entend-tu que tu connaissais l'ampleur du danger avant que nous ne le rencontrions ? "
" J'avoue avoir profité d'une occasion d'expérimenter une présence divine ! Ne caches pas que tu le désirais tout autant ! Je parcourt régulièrement les méandres de tes lubies ! Celle-ci était spontanée mais vibrait en toi avec tant d'ardeur ! Ne m'utilise pas comme prétexte pour justifier l'assouvissement de ta curiosité et en rejeter impunément les conséquences ! "
Jhennivhar voulut s’énerver contre celui qui l'avait mis en danger par sa fougue . Mais cette personne c'était lui même et non Consomption, il fallait qu'il l’acceptât . Contenant sa frustration, il demanda :
" Que voulait-il alors ? "
" J'aurais aimé le savoir ! Probablement est il envoyé pour imposer un ordre ! Quoiqu'il en fût, le sien était incompatible avec le tien ! Il t'en a fait payer l'affront ! Ce qui m'inquiète le plus est que je suis persuadé qu'il entendait mes paroles quand tu me demandais conseil ! Peut-être même s'adressait-il à nous deux ! "
" J'ai en effet eu l'impression qu'il réagissait à l'écho de tes paroles autant que des miennes ! "
" Je crains que nous ne rencontrions de nouveau cet adversaire pour qui nous sommes devenus un trouble plus qu'une menace ! Il te faudra bien plus de pouvoir pour espérer lui survivre ! Je doute qu'une intervention aussi chanceuse nous soit de nouveau offerte ! "
" Je me demande d’ailleurs d'où a bien pu venir l'averse à laquelle je doit mon salut . "
" Je n'eut pas les moyens d'en observer plus que toi ! Je peux juste te dire que ce déluge salvateur n'était en rien plus naturel que l'entité qui chercha à te faire rejoindre le néant ! Si seulement tu avais regardé le ciel pour que je le visse! "
" Je m'excuse d'avoir été trop préoccupé à mourir ! " dit-il sarcastiquement " La prochaine fois je serais plus enclin à espérer un miracle ! "
" Il te faut juste admettre que des puissances qui te dépassent puissent elles même êtres en conflit j'imagine ! Mais trêve de divagations et de suppositions ineptes ! Il te reste du chemin à parcourir ! "
" Combien de temps ai-je bien pu dormir ? Qu'importe ! Je vois à la position du Soleil que j'ai de toutes façons bien trop perdu de temps, il me faut m'en aller dès maintenant ! Je me sens sensiblement mieux et prêt à partir . "
" Parfait ! Continue ton chemin ! Nous ne savons toujours pas qui sont les assaillants du village dévoré par les flammes ! "
" Dois-je donc ignorer notre dernière rencontre ? "
" Tu ne dois pas l'ignorer mais savoir quelle est sa place dans le flux des idées qui traversent ta concentration ! C'est cela que j'appelle se focaliser ! Si jamais un lien existait entre les derniers événements dont tu as été témoin, je ne doute pas que celui-ci nous apparaîtra en temps voulu ! En revanche, ne la mentionne à personne sans en peser préalablement les lourdes conséquences ! Il vaut généralement mieux garder le silence quant-à ce qui outrepasse la compréhension ! "
" Et bien mon chemin est alors déjà tracé ! "
Nourries d'une confiance mutuelle, les deux ne jugèrent pas que la conversation dût se poursuivre plus longtemps .
Jhennivhar regarda au loin, suivant du regard le chemin qu'il comptait arpenter et qui se poursuivait au delà des limites de sa vision . Il reprit la route !
Le suffocant tomba à genou . Il se retint sur son unique bras, l'autre oscillant négligemment sur le sol détrempé . Sa vision se troublait . Il pensa un instant que c'en était fini de lui lorsqu'il ressentit au niveau de la nuque la morsure d'une puissante mâchoire . Soudain, il régurgita un mélange grisâtre et visqueux de cendres . De l'air circulait de nouveau en lui ! Il voulut inspirer profondément quand il recracha de nouveau cette ignoble substance . La sensation était particulièrement pénible mais s'accompagnait à chaque fois du plaisir d'une respiration de plus en plus forte . Cela recommença à plusieurs reprises .
Une fois le rythme de ses inspiration redevenu plus naturel, l'hytis essaya de se relever mais ce fut vain . Il avança comme il put, agenouillé, mais ne réussit à ne se déplacer que de quelques mètre . L'obscurité envahissait ses yeux . Il s’effondra .
Jhennivhar reprit conscience, ses paupières harcelées par l'assaut discontinu des rayons solaires . Ses sens reprenaient un à un leur fonctions respectives . Il entendit en lui l'écho puissant et doux d'une voix familière et apaisée . Celle-ci chantait dans la plus grande quiétude des poèmes dédiés à ceux que le rescapé avait faillit rejoindre s'il n'avait été sauvé par une surnaturelle intervention .
"En ce Chaos impie, toute discorde acclame
Tous ceux qui ne sont plus mus par la moindre peur !
Qu’éclose une orchidée du long flot de leurs pleurs
Et que de cette fleur provienne donc une flamme
Qui illuminera la plus noire des âmes,
Témoignant d'un espoir qui jamais ne se meurt !
Bien que plus d'une fois il fut frappé au cœur
Par la plus viciée de la pire des lames !
Pourtant, certains êtres perdus se décomposent !
Leurs corps n'étant alors plus que parfaite osmose
Quand leur pauvres esprit persistent à être seuls !
Ils ont enfin trouvé la quiétude de l'ordre
Car au sein du vide, plus rien ne peut les mordre,
Leur pensées divaguant au delà du linceul !"
Jhennivhar remit en fonctionnement ces muscles par de brefs mouvements . Une fois échauffés, il reprit appui sur ses jambes et se releva très lentement . Il procédait individuellement à chaque étape, chacune étant une épreuve à surmonter . Une fois debout, il se sentit beaucoup mieux bien que quelque peu engourdi de la léthargie de son lourd sommeil . La douleur était partie, son souffle revenu .
Il constata avec grande surprise qu'il ne restait autour de lui que l'infinité de la plaine et le chemin qu'il suivait depuis le village incendié . Plus rien ne restait de l'apparition innommable ! Le temps était magnifique, comme pour s'il eut voulu se purger des récentes intempéries . Le ciel était tel le reflet d'un océan turquoise . Le Soleil bombardait les plates étendues de sa lumière vivace . La chaleur qu'il dégageait aurait été presque oppressante si elle n'avait été compensée par une brise fraîche s'écoulant sans nul doute des lointaines montagnes . Les vêtements de Jennivhar avaient séchés à l’exception de ceux qui étaient en vis à vis avec le sol, protégés par le corps du rêveur de ces radiations astrales, et qui ne tarderaient pas à connaitre le même sort . L'hitys constata par ailleurs le spectre de sa silhouette imprimé dans le sol encore humide là où il avait été allongé bien longtemps .
Son hôte ayant entièrement retrouvé ses esprits, Consomption s'adressa directement à lui :
" T'es-tu remis de tant de troubles ?! "
" Je vais bien mais ne pourrais d'aucune manière qualifier ce qui nous est arrivé ."
" Tu ne pouvais comprendre la nature de ce que tu rencontras ici même ! Sa substance et son essence te sont inconnues ! "
" Qu’étaient-ils donc lui et son corbeau ? "
" Je ne saurait dire précisément mais ils exaltaient d'une volonté surpassant la réalité même ! "
" Que veux-tu dire ? "
" Que tu n'es pas même qualifiable d'adversaire devant la magnitude spirituelle d'une telle entité ! Les deux semblaient ne faire qu'un, venant ici-bas comme la voix de la racine même du pouvoir d'Être ! "
" Ne l'as-tu pas ressenti avant que je ne m'y confronte ? "
" Je crains d'avoir mésestimé la situation et il aurait mieux fallut en effet que je m'abstinsse de prendre un risque de cet envergure ! "
" Sous-entend-tu que tu connaissais l'ampleur du danger avant que nous ne le rencontrions ? "
" J'avoue avoir profité d'une occasion d'expérimenter une présence divine ! Ne caches pas que tu le désirais tout autant ! Je parcourt régulièrement les méandres de tes lubies ! Celle-ci était spontanée mais vibrait en toi avec tant d'ardeur ! Ne m'utilise pas comme prétexte pour justifier l'assouvissement de ta curiosité et en rejeter impunément les conséquences ! "
Jhennivhar voulut s’énerver contre celui qui l'avait mis en danger par sa fougue . Mais cette personne c'était lui même et non Consomption, il fallait qu'il l’acceptât . Contenant sa frustration, il demanda :
" Que voulait-il alors ? "
" J'aurais aimé le savoir ! Probablement est il envoyé pour imposer un ordre ! Quoiqu'il en fût, le sien était incompatible avec le tien ! Il t'en a fait payer l'affront ! Ce qui m'inquiète le plus est que je suis persuadé qu'il entendait mes paroles quand tu me demandais conseil ! Peut-être même s'adressait-il à nous deux ! "
" J'ai en effet eu l'impression qu'il réagissait à l'écho de tes paroles autant que des miennes ! "
" Je crains que nous ne rencontrions de nouveau cet adversaire pour qui nous sommes devenus un trouble plus qu'une menace ! Il te faudra bien plus de pouvoir pour espérer lui survivre ! Je doute qu'une intervention aussi chanceuse nous soit de nouveau offerte ! "
" Je me demande d’ailleurs d'où a bien pu venir l'averse à laquelle je doit mon salut . "
" Je n'eut pas les moyens d'en observer plus que toi ! Je peux juste te dire que ce déluge salvateur n'était en rien plus naturel que l'entité qui chercha à te faire rejoindre le néant ! Si seulement tu avais regardé le ciel pour que je le visse! "
" Je m'excuse d'avoir été trop préoccupé à mourir ! " dit-il sarcastiquement " La prochaine fois je serais plus enclin à espérer un miracle ! "
" Il te faut juste admettre que des puissances qui te dépassent puissent elles même êtres en conflit j'imagine ! Mais trêve de divagations et de suppositions ineptes ! Il te reste du chemin à parcourir ! "
" Combien de temps ai-je bien pu dormir ? Qu'importe ! Je vois à la position du Soleil que j'ai de toutes façons bien trop perdu de temps, il me faut m'en aller dès maintenant ! Je me sens sensiblement mieux et prêt à partir . "
" Parfait ! Continue ton chemin ! Nous ne savons toujours pas qui sont les assaillants du village dévoré par les flammes ! "
" Dois-je donc ignorer notre dernière rencontre ? "
" Tu ne dois pas l'ignorer mais savoir quelle est sa place dans le flux des idées qui traversent ta concentration ! C'est cela que j'appelle se focaliser ! Si jamais un lien existait entre les derniers événements dont tu as été témoin, je ne doute pas que celui-ci nous apparaîtra en temps voulu ! En revanche, ne la mentionne à personne sans en peser préalablement les lourdes conséquences ! Il vaut généralement mieux garder le silence quant-à ce qui outrepasse la compréhension ! "
" Et bien mon chemin est alors déjà tracé ! "
Nourries d'une confiance mutuelle, les deux ne jugèrent pas que la conversation dût se poursuivre plus longtemps .
Jhennivhar regarda au loin, suivant du regard le chemin qu'il comptait arpenter et qui se poursuivait au delà des limites de sa vision . Il reprit la route !
Zinngiberlt- Nouveau
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