Un repos bien mérité ... enfin presque

Le voyage fût long, angoissant et avec un arrière goût de tristesse. Rien de tout cela n'arrêtait leur progression vers la ville Darkarésienne. Le chemin était plutôt rectiligne et sans surprise, dépaysant un peu pour le forgeron et l'ébéniste, habitués à vivre un peu plus de péripéties par minute durant ces derniers jours. Les paysages était identiques à celui qu'il avaient pu découvrir en haut de la colline qui surplombait le chemin. Alors qu'ils aperçurent les remparts de Mardles, le soleil avait entamé la cérémonie finale de sa course majestueuse à travers le ciel bleuté parsemé de moutons de nuage blancs.

Ils entrèrent dans la ville alors que la nuit venait de tomber et ils se dépêchèrent de trouver une auberge non loin de chez Della pour se restaurer et passer la nuit. La pluie qui commençait à tomber les motivait encore plus à accélérer le pas. Il entrèrent dans une petite maison en bois de chêne et en pierre taillées, poussant une porte lourde en frêne sur laquelle était sculpté :

"Chez Apothur, Auberge et Taverne".

Ils choisirent tous trois une table autour de laquelle ils s'installèrent. Une personne de petite taille se présenta alors à eux.

Della aurait bien extériorisé ses pensées à ce moment là, ne serait-ce que pour éclaircir ce qui venait de se passer. Tout était allé si vite qu'elle ne se souvenait que d'une image qui l'avait marqué : Alrun leur sautant dessus pour les plaquer au sol. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elle regarda à sa droite afin de savoir comment allaient Daela et Alrun. Tous deux étaient allongés. Alrun avait les vêtements brûlés sur son dos quelque peu noircit. Daela semblait visiblement dans le même état qu'elle, n'ayant toujours pas retrouvé la parole. La créature quant à elle s'était posée dans la ruelle voisine. Le bruit qu'elle avait provoqué avait attiré tous les citadins du quartier à l'extérieur, sauf ceux qui avaient pu entrevoir le monstre au travers de leur fenêtres, qui eux s'étaient barricadés.

Alors qu'ils couraient tous trois pour échapper à leur destin qui n'était autre que d'être carbonisés vivant par un reptile volant, un homme sortit sa tête par la porte et leur dît d'entrer pour se réfugier chez lui. Alrun, Delamune et Daela s'arrêtèrent un instant devant cette bâtisse. Elle avait pour elle d'être entièrement constituée de pierres. Un grondement imposant provenant du dragon et un bruit sourd d'ailes choisît pour eux et ils rentrèrent sans demander leur reste.

Bien que d'extérieur rustre, la maison était d'un intérieur plutôt raffiné pour le quartier dans lequel ils se trouvaient actuellement. En effet, ils avaient tellement couru qu'ils se trouvaient actuellement dans le quartier des remparts, un des plus pauvres et des moins fréquentés de Mardles. L'intérieur en majorité composé de meubles de rangements et de fauteuils de Liuslunn arrangés en arc de cercle autour d'une cheminée en pierres sculptées hébergeant un foyer apaisant et réchauffant. Un seul meuble ne servait ni à ranger ni à s'assoir. Il s'agissait d'une majestueuse table en chêne brut des forêts de Déhsanie. Della reconnu immédiatement leur hôte à son mobilier et sa situation géographique. Il s'agissait du quartier général mardlessien du principal groupe mercenaire de la baronnie : les  Blürdans. Leur devise était Kees, Küd, Kost. L'homme qui les avait accueilli était de la même taille qu'Alrun, les cheveux bruns et les yeux d'un bleu profond, rappelant les reflets ensoleillés de la Mer Verte au soleil couchant. Il s'avança vers eux et distingua à leur postures respectives que Della et Daela n'étaient pas de la même provenance qu'Alrun. Il aurait pu les croire toutes deux nobles si il ne les avait pas vu courir de cette façon avant de rentre dans sa bâtisse. A l'allure musclée du forgeron, il reconnu que celui-ci provenait d'un village Septan du Sépat. Il s'adressa alors à lui en Septan, les deux autres paressant trop perturbées pour répondre.

"Vous rev'nez de loin les amis ! Bienvenue dans la demeure des Blörd, détachement mardlessien de la confrérie des Blürdans. Comment allez-vous ? Au fait ça fera une once d'or l'aide ! Non j'déconne, mettez vous à l'aise autour de la table."

Que faire ? Ils ne pouvaient rester là plus longtemps mais sortir serait s'exposer à nouveau au dragon qui semblait avoir une dents contre eux. Daela regardait la jeune mère dans son intense réflexion, comme si elle essayait de surpasser sa peur. La fillette cherchait, elle, une sorte de réconfort, une expression chaleureuse et apaisante et sur visage de cette dernière mais elle ne trouva rien de tout cela. Juste un visage qui cherchait la force intérieur pour surmonter cette épreuve.

[jet de conviction Delamune difficulté 50 ([instinct] (12) + [force mentale] (7))]
réussite si D20 = 20

[jet de force mentale Daela difficulté 50 ([force mentale] (8) x 2]
réussite si D20 = 20

[jet de compréhension runique Delamune difficulté (*) ([instinct] (12) x 2 + [Connaissances runiques] (7))] x 3

(*) = 35 si jet de conviction réussie
(*) = 45 si jet de conviction échoué

Daela était une jeune fille que Delamune avait prise comme son enfant depuis quelques semaines maintenant, l'ayant ressuscité déjà une fois. La voir s'envoler en fumée en un instant ne la laissa pas indifférente. Devant l'adrénaline procurée par sa sortie suivie de la peur bleue lorsque les flammes, qu'on eut pu croire d'origine divines, descendirent du ciel pour carboniser la jeune fille, Della ne pût s'empêcher de tourner de l'œil. Dans sa chute, elle pensa à Kel'Mazat puis à sa fille tendis que la voix d'Alrun s'éloignait de plus en plus, bien qu'il était immobile à ce moment précis, avant que sa tête ne heurte le sol sans pouvoir la retenir. Là, elle n'entendit plus rien qu'un immense silence apaisant. Elle ne sentait d'ailleurs plus toute la tension qui s'était accumulée jusque là dans son corps. Plus aucune information visuelle ne lui arrivait. Le noir total, avant une sorte de lumière blanche éblouissante. Là elle se sentit sortir de son corps. Une sensation en même temps désagréable et libératrice. C'était comme si on la libérait d'un poids trop lourd à porter, d'une prison de chaires que composait son enveloppe physique.

Elle vit son corps gisant sur un sol blanc immaculé, presque irréel. Puis s'avança vers la lumière. Devant elle se dressait une porte blanche. Elle l'ouvrit sans trop réfléchir et se trouva dans une salle immense salle entièrement blanche toute en longueur, comme un couloir infini. Sur les murs étaient accrochés une infinité de tableaux représentant chaque moment marquant de sa vie. Tous ses moment de bonheurs étaient réunis en cette salle. Lorsqu'elle s'approchait d'un tableau en particulier pour l'examiner, il mouvait l'invitant ainsi à revivre l'action comme si elle y était. Toute sa mémoire était là dessinée devant elle. Elle s'arrêta plus longtemps sur un tableau qui l'interpella. Tout était comme dans son souvenir mais une chose différait tout de même. Là-bas fond se dressait une tache blanchâtre. Elle grossît alors jusqu'à dessiner le contour d'un spectre comme on les imagine, caché sous un drap blanc immaculé. Elle recula d'un pas machinalement, le voyant grossir de plus en plus. Le spectre sortit alors du tableau qui s'état étonnamment figé. Toutes les autres représentation picturale avaient repris en même temps leur rôle réel d'image immobile du passé.

Delamune ...
Delamune ...

Elle entendait une voix sortir du drap blanc qui semblait prononcer son nom.

Delamune !
Je suis l'esprit Kuhuun qui t'a engagé pour le servir : Kel'Mazat.
Tu m'as invoqué juste avant de t'effondrer sur le sol. J'ai examiné les environs et j'ai trouvé un Dragon Killutique.
Je peux t'apprendre à le dompter. Je suis sûr qu'il me sera d'une grande aide...

Alors qu'elle tentait de faire le lien entre ce que le drap blanc venait de raconter et ce dont elle se souvenait, les tableau défilaient à grande vitesse sur le mur, comme glissant le long de rails invisibles, puis se se figèrent. Il n'y avait plus d'autre tableau plus loin. Elle s'approcha du dernier et l'examina. Là se trouvait dessiné une femme allongée et un homme à genoux à ses côtés, tentant de la réanimer. Elle approcha la tête du tableau pour pouvoir distinguer le visage de la femme. Alors que son nez le frôla, elle fût aspirée à l'intérieur.

Instantanément, les yeux de la jeune femme s'ouvrir et elle tenta de se relever. Alrun l'en empêcha, lui demandant de se calmer et la maintenant contre le sol. Elle ressentit un étrange sensation qui parcourait tout son corps. Le sol en pierre était froid et un frisson parcourant son corps de la tête aux pieds le lui annonça. Le sol était  froid ... Son visage prit une expression de surprise et de joie tout en même temps. Elle était vivante !

Cette rune serait donc la clef pour dompter ce dragon ... Mais comment arriver à la placer sur le dragon en question ? L'homme-chat avait bien réussi mais son agilité était au moins cent fois supérieure à la sienne et ce n'était rien comparé à sa force qui semblait démesurément plus grande que celle de la jeune mère. Elle se calma un instant, laissant le temps à Alrun de s'éloigner quelques instants d'elle, étant sûr qu'elle avait repris ses esprits. Ne trouvant pas de solution à son problème, elle décida de faire confiance à son instinct.

[jet d'instinct difficulté 28 ([insctint] (12) x 2)]
réussite si D20 > 3

Une idée lui vint alors. Pourquoi ne pas se servir de 'Lia' pour créer un pont magique entre elle et le dragon et ensuite d'envoyer la rune 'Jaln' pour l'apprivoiser ? Et 'Bul' lui permettrait de faire tout cela en un instant, ne laissant pas au dragon le temps de la carboniser vivante.
Elle se concentra intensément et trois runes apparurent dans ses mains. Elle se dirigea vers la porte afin de les utiliser. Elle l'ouvrit et passa la tête, vérifiant partout pour ne pas être prise par surprise puis s'avança. Le dragon ne mit pas longtemps à montrer le bout de son museau. Alors qu'il commença à entrouvrir la bouche, Della serra plus fort la rune 'bul' qui eu pour effet de figer le temps sauf pour elle. Elle créa le pont à l'aide de 'Lia' et lança 'Jaln' par ce dernier sur le dragon.

Chaque vibration, chaque douleur que vivait le dragon, la jeune mère la ressentait à l'identique. L'air frais qui remontait de la Mer Verte le long du canal glaçait les poumons de la créature et les siens par la même occasion, bien qu'ils y soient habitués. Elle ne l'avait jamais ressenti ainsi. Habituellement c'était une douce brise mais là elle avait quelque chose d'agressif et d'insupportable.

[jet d'empathie difficulté 30 ([empathie] (9) x 2)]
réussite si D20 > 11

Elle tentait de comprendre d'où provenait ces sensations nouvelles en sondant le dragon mais tout ce qu'elle comprenait était une ombre repoussante et opaque qui se soumettait contre son grès à elle. Delamune ferma les yeux, s'imaginant parler à cette ombre. Elle pensa "Envole toi !" et la créature déploya ses ailes et, d'un coup franc et massif, s'éleva au dessus de la ville, restant inoffensif. Alrun qui était au palier de la bâtisse des Blürdans regardait la scène avec stupéfaction.