(Quête) Il n'y a pas de fumée... elles vous pinceront aussi !

Ailelame, qui sentait le besoin de se poser un peu, de réfléchir, fut enchanté par sa rencontre inopiné... Il expliqua ses mésaventures, s'emportant parfois, et à d'autre moment on pouvait lire sa souffrance et son désarroi dans ses yeux. Il s'emportait à décrire l'infâme, que dis-je, l'immonde Kruger... l'apothicaire, quant à lui, semblait captivé par son histoire... Il l'observait fixement. Aïland continuait... Il semblait, malgré qu'il ait mangé, épuisé. Il avait du mal à soutenir son discours, parfois il chancelait, mais il était comme possédé... entièrement épris par sa propre histoire et de pouvoir enfin la raconter à quelqu'un, se soulager de ce poids. Enfin, après un long monologue, Ailelame qui avait laissé courir sa pensée en même temps qu'il narrait son aventure, conclua sur le fait qu'il lui fallait absolument deux choses; des infos sur Kruger et un travail, car il ne lui restait que peu de bien à part son petit stock de charbon... Puis Il eut à nouveau une douleur intense à son oeil droit, mais cette fois, celle ci lui fit s'écrouler à terre. L'apothicaire se leva d'un bond, mais ailelelame s'était déjà repris, et il demanda, avec son regard erreinté, si l'apothicaire pouvait lui examiner l'oeil.

"Eh bien je suis apothicaire, pas guérisseur ni occultiste, mais pourquoi pas ?" et il s'approcha du visage de la victime. Il inspecta son œil de long en large, et ne put que constater une plaie sanguinolente sur le côté. Pas besoin de chercher plus loin, même s'il le fit au cas où. " Vous avez de la chance de ne pas être mort ! Où même d'avoir gardé votre œil dans son orbite..." La remarque n'était pas très subtile, car évidente, mais il ne savait trop qu'en faire. "Si vous voulez, j'ai des plantes qui font passer les douleurs et d'autres qui permettent de cicatriser plus vite... mais comme c'est mon métier, ce ne sera pas gratuit."

Il n'avait pas eut le temps de réagir à l'histoire de son interlocuteur, mais il n'en pensait pas moins : plusieurs idées germaient dans son esprit fertile et machiavélique d'apothicaire, mais il se gardait bien de les partager. Pour l'instant, il allait profiter de ce client et lui donner un coup de main rédempteur.

Ailelame accepta les herbes rédemptrices de l'apothicaire. Il était tellement épris par la douleur, qu'il n'avait même pas entendu que celui-ci voudrait un paiement... Aïland appliqua délicatement les herbes sur son oeil droit; c'était un état de béatitude qui l'emplissait, il se laissait enivrer par cette délivrance, et se laissa porter par un rêve, un doux rêve... Sa vue se troublait, une brume apparaissait, et, lentement, il commençait à marcher le long d'un petit bois, borné par une rivière à l'écoulement des plus paisibles... le brouillard s'installait, et sa vision tanguait tandis que la rivière se changeait en torrent déchaîné, puis des vagues se formèrent et le sol, quant à lui,  s'inclina, encore et encore, ailelame s'accrocha à l'herbe, mais le sol était maintenant suspendu à la verticale au dessus du fleuve... Aïland fit un dernier regard desespéré vers le haut, alors qu'il était suspendu dans le vide... Le brin d'herbe  se rompit, et Ailelame tomba inexorablement vers les profondeurs de ce qui maintenant ressemblait plus à un énorme tourbillon, lors des plus grandes tempêtes... Il nagea de toutes ses forces, se battant pour remonter à la surface, il coulait, remontait, encore et encore; sans cesse il se débattait, luttait de toutes ses forces, et enfin, il pensa une dernière fois à sa mère avant d'être entraîné vers le fond...  Il se réveilla en sursaut, l'apothicaire était adossé à son chevet.

Le réveil en sursaut du jeune homme le fit se redresser et le froissement de la couverture rêche ainsi que le grincement du lit réveillèrent à leur tour l'herboriste. Il cligna des yeux, visiblement endormi depuis un certain temps. L'état embrumé dans lequel était l'esprit du jeune homme et la taille (presque nulle) de la bougie indiquaient que la nuit était déjà très avancée. L'apothicaire n'était visiblement pas d'humeur à discuter, mais plutôt à finir sa nuit, il se rendit malgré tout compte que le mur contre lequel il était affalé était froid et inhospitalier. Se lever sembla difficile et il s'en alla vers sa chambre sans se préoccuper de l'opportunité qu'Ailelame avait de s'enfuir sans payer.

Le lendemain matin pourtant, ce fut lui que se réveilla en premier, et il était bel et bien là lorsque son patient émergea d'un sommeil lourd et réparateur qui lui avait laissé des membres lourds et des paupières comme rouillées tant elles avaient de mal à s'ouvrir. "Alors, quelles nouvelles de notre jeune blessé ? La nuit a été bonne dans ce nid à puces ?"

Aïland, ne tarda pas à remarquer pourquoi il avait eu le droit à cette remarque... Son bras était jonché de petites piqures qui le démangeait... encore...et encore... Il s'empêchait, et ce, difficilement; de se gratter. "Merci monsieur pour vos herbes", s'exclama-t-il la voie coupée par une démangeaison soudaine. Il lui expliqua qu'il devait maintenant se retirer pour retrouver Kruger, pour gagner de l'argent, aussi. Mais alors qu'il franchissait la porte, l'apothicaire lui retint le bras; "Minute mon jeune ami!" lança l'apothicaire, l'air amusé.

Le pauvre Aïland ne pouvait se douter de l'enchaînement d'événements plus ou moins fâcheux qui l'attendaient, cachés derrière ce simple geste. Il tourna la tête instinctivement vers l'homme, qui écarquilla légèrement les yeux dans une expression insondable qui traduisait sa pensée. Bien que son interlocuteur ne put la saisir, il se dit qu'il était bien injuste d'embarquer ce jeune homme là dans son manège.

"Premièrement, j'attends un paiement pour mes soins, qui s'élève à deux fenks..." Il fit une pause si courte qu'alors qu'Aïland inspirait pour répondre, il fut coupé. C'était bien entendu calculé. "...mais je sais bien que tu es... à sec. Aussi je te propose de me rendre un petit service - qui ne vaut, honnêtement, pas deux fenks..."

Ailelame, un peu crédule il faut l'avouer, se dit que ce n'était pas grand chose. De plus, il voulait aussi remercier l'apothicaire pour l'avoir soulagé, il se sentait redevable... Il prit quelques minutes pour réfléchir... puis, lentement, il s'approcha. Plus il s'approchait de l'apothicaire, plus il sentait une tension, inexplicable, inextricable... il faisait un pas après l'autre, doucement; s'était comme si le temps s'était figé, et il voyait, devant lui, cette main, moite, qui était tendue pour lui. Il finit par s'en saisir, et demanda d'un ton ferme malgré son anxiété nouvelle, quelle est donc cette mission?

Il sentit une main forte entourer la sienne et lui imposer une secousse. Un grand sourire commercial se dessina sur les lèvres de l'apothicaire. "Ton travail est simple : il faut remettre une lettre à quelqu'un que je n'aime pas beaucoup, et rapidement. Mais pour m'assurer que tu revienne en ayant accompli ta mission, il faut que tu me rapporte un récépissé scellé. Pour te motiver, je te propose quelques écus en revenant !"

Rien ne semblait plus simple. Il lui expliqua ensuite que son "ami" se trouvait à Liuslunn, qu'il s'appelait Loije Nalull, et que lui-même attendrait son retour dans l'auberge, d'ici trois jours, puisque s'il ne pouvait pas aller lui même à Liuslunn, c'était parce que ses affaires étaient actuellement dans une passe délicate.

"Au fait, je m'appelle Ilein Dalora, et toi ?

(Quête) La lettre piégée
Objectif : amener la lettre de Dalora à Nalull
Récompense : 15 PX et 5 écus

"Moi c'est ailelame, mais tu peux m'appeler aïland" dit ailelame avec un large sourire, et pourtant un regard si profond et triste... L'apothicaire lui donna juste quelques écus pour son voyage et précisa qu'il l'attendrai dans cette même auberge d'ici trois à cinq jours. Ailelame se mit en route, la lettre dans son sac, mais, au plus profond de celui-ci, dans une petite doublure, car, et il s'en voudrait si cela arrivait, il avait peur de salir la lettre avec son charbon. il longea de nouveau une rivière, tout en marchant sur les longs pavés. Soudain, I s'arrêta net. Au milieu du fleuve, un rocher brillait... malgré tous les efforts de cette calme rivière, il restait là ; imperturbable. Et, Aïland, devant ce spectacle, sentait sa poitrine se serrer. Il se sentait seul, sa famille lui manquait... il avait beau...Il avait beau essayer de ne pas y penser, rien n'y faisait. le visage de sa mère apparaissait devant lui et sa poitrine se serrait encore et encore. Une larme légèrement noircie par le charbon, commença à lentement parcourir son visage. Puis, se fut une autre qui la suivit... Il sanglotait. Comme le rocher, il se devait de rester fort, de ne jamais abandonner sa lutte, mais, comme lui, il était seul, si seul... Il essuya ses larmes avec son index, lentement, puis se ressaisit. Il regarda une dernière fois cette pierre, puis continua sa route. Il allait être fort, fort pour sa mère, fort pour son village, et peut être même, le pensait-il, un jour lointain, il pourrait voir son père, dont il ne connaissais rien. Liuslunn était e à vue lorsque la nuit tomba. Aïland prit quelques branches d'arbres sur le sol, les rassembla, puis, à l'aide de deux pierres choisies minutieusement, alluma un petit feu. il crépitait. la flamme ne cessait de vacillait, et pourtant, elle ne flanchait pas. il ne se lassait pas du spectacle, il avait envie de crier à cette flamme : "Bat toi! N'abandonne pas!". Car en réalité, c'est ce qu'il voulait se dire à lui- même.Il passa la nuit entière a regarder le combat de cette courageuse flamme. Et, à l'aube, il marcha de nouveau, mais avec un bâton de bois, dont une petite flamme brillait à peine encore à son sommet. il n'avait pas voulut l'abandonner, et il la contemplerait jusqu'à son agonie, puis, son dernier crépitement. quand son heure fut venu, Ailelame avait atteint Liuslunn et, il mit le bout de bois calciné dans son sac, avec son charbon.