Retour à Domicile

Della se rendait donc vers Mardles. À peine avait elle fait quelques pas que ses yeux se fermèrent délicatement. Ses narines s'écartèrent de bonheur. Une odeur douce venait lui chatouiller le nez. Elle se laissa guider par cette harmonie des odeurs et manqua de tomber deux fois, percutant un pavé mal aligné. Lorsqu'elle arriva devant l'auberge qui dégageait ces odeurs, elle reprit ses esprits. La faim la tiraillait et la position du soleil lui indiquait qu'il était midi. Elle poussa alors la porte en bois de chêne, un arbre très présent dans les environs. L'intérieur était plutôt sobre. Un parquet en planches de boulot en guise de plancher et de plafond et les murs en pierre apparentes rappelaient l'architecture mardlessienne. Un serveur s'approcha alors de Delamune.

Le tenancier se retourna et fusilla du regard les trois ivrognes qui gloussaient. Puis brusquement, il regarda Della dans les yeux et lui demanda combien de personne allaient manger avec elle. Après sa réponse, il la mena vers une petite table ronde sur laquelle deux couverts ont été dressés. Il lui tira la chaise et elle s'assit sans plus attendre. Elle n'avait jamais eu aussi faim de toute sa vie. Il lui apporta après une dizaine de minutes le plat du jour, composé de lasagnes et de haricots verts en fagots. Ce n'était pas très savoureux mais sa faim était telle qu'elle trouvait ce repas comme cuisiné par des anges. Après avoir dévoré son plat du jour et son dessert du jour qui n'était autre qu'une tarte aux framboises tiède, elle partit vers le comptoir où l'attendait l'aubergiste. Elle le félicita pour ce repas qu'elle avait trouvé fort à son goût et lui demanda l'addition.

"- Je suis désolée mais je ne compte pas rester là, je souhaite rentrer à Mardles. Pouvez vous me rendre la monnaie sur un fenk ?
- Bien sur, cependant, il vous en coûtera 4 sous de bronze au total.
- Très bien, gardez dix sous sur les vingts du fenk, le surplus est pour vous.
- Merci beaucoup ! Tenez pour votre voyage, je connaît un écuyer qui pourrait te vendre un cheval. Il se trouve à trois portes à droite en continuant en direction de Mardles. C'est un bon ami qui vient souvent déjeuner ici, dîtes lui que vous venez de la part de Tenard, il vous fera peut-être un prix. Dans votre situation (disait-il en regardant le ventre de la jeune femme), ce n'est pas très prudent de faire trop d'efforts !
- Merci de votre bienveillance ! Bonne journée.
- Au revoir !"

Elle sortit de l'auberge et, sur les conseils avisés de Tenard, elle entra dans l'écurie située à quelques pas de l'auberge. Un homme en pleine force de l'âge, cheveux bruns et yeux noisettes l'accueillit.

"- Bien le bonjour mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?
- Je serais intéressée par l'achat d'un cheval. Je viens sur les conseils de Tenard qui m'a affirmé que vos chevaux étaient de bonne qualité. Qu'auriez vous à me proposer ?"

"Eh bien en toute honnêteté, je ne pense pas qu'ils soient tous trois en si belle forme que cela. Regardez Compère. Rien qu'à son regard, on voit qu'il n'a pas l'habitude de la compagnie humaine. Pisse-Droit quant à lui parait en forme cependant si l'on regarde de plus près on peu voir qu'il a été blessé et qu'elle vient d'arrêter de le faire souffrir. Et c'est sans parler de Jojo qui est tellement excité à l'idée de se faire remarquer que l'on voit qu'il n'a pas été bien dressé."

Elle se surprit entrain de tenir ce discourt face à une personne qu'elle ne connaissait pas et de surcroit sur un sujet que seul son père lui en avait expliqué les ficelles il y a bien longtemps. Elle pensait d'ailleurs avoir oublié ces conseils mais apparemment il n'en était rien. L'écuyer en resta bouche bée.

"Je suis navrée, je ne voulais en aucun cas vous vexer mais je voulais juste vous dire qu'il ne vous sert à rien de tenter de m'entourlouper.Je vois bien que vos chevaux son bien entretenus et ce avec affection mais cela n'empêche pas qu'ils ne soient pas en excellente condition."

Elle remercia le vendeur et s'approcha du cheval. Il resta étonnamment calme, à la grande surprise du Ghen. Elle lui caressa la crinière de la tête jusqu'au dos puis quand elle sentit que le cheval était près, elle plaça son pied gauche dans l'arceau de la selle. Elle prit une inspiration et poussa sur sa jambe droite afin de la faire basculer de l'autre côté du cheval. Une fois assise sur la selle, elle plaça son pied droit dans le second arceau. Jusque là Pisse-Droit était resté calme, mais il lui fallait montrer son potentiel à la dame. Il hennit puis se cabra afin de tester sa cavalière. Elle tenta alors de se souvenir des cours que lui avait donné son père dans son enfance.

[jet d'équitation difficulté 30 ( [agilité] (7) + [instinct] (11) + [équitation] (4) + 1D20 )]
réussite si 1D20 > 7

"Eh bien va pour quatre fenks alors !" Elle descendit du cheval et déposa quatre fenks dans la main du marchand. Il sourit puis souhaita un bon voyage à la jeune femme. Ils sortirent tous deux, Della avec le cheval à ses côtés. Elle salua l'homme puis se remit en selle. Le cheval ne bougea pas d'un millimètre comme si il la connaissait depuis tout petit. Elle tapota deux coups de talon sur le bas ventre de son destrier et il se mit au galop en direction de Mardles. Son galop était digne des chevaux les plus rapide qu'elle connaissait.
"À cette allure nous seront à la maison avant la tombée de la nuit", se disait-elle en caressant son cheval alors qu'il continuait à vive allure. Le bruit des sabots qui frappaient les pavés s'éteignit petit à petit dans les rues de Yrnal Josv, laissant la ville aux cris des pêcheurs, vendant leurs pêches matinales près du port.