Retour sur les lieux du crime

- Pourquoi courent-ils tous ainsi ? Je leur fait donc si peur ?
- Non je ne crois pas mademoiselle. Je crains que la personne poursuivie ne soit un malfrat qu'il faille corriger.
- Alors suivons les.

Elle se mit à courir de toutes ses forces pour rattraper Alrun et l'aider à attraper son bandit. Jian ne demanda pas son reste et partit aussi sec dans la même direction.

Emönia : [jet de PPH x 2 (12) + 1D20] malus de -2
Jian : [jet de PPH x 2 (16) + 1D20] malus de -2

Surprise par la vitesse de course de son garde du corps, Demo s'arrêta de courir et les rejoignît en marchant. Elle s'approcha sans un bruit et resta derrière son garde du corps, la main sur le fourreau de son sabre, prête à dégainer si le besoin en était.

- Quelle violence ! Hey Alrun ! Où allez-vous ? Que faites-vous ?

Elle avait fait quelques pas en direction d'Alrun pour que celui-ci puisse l'entendre. Jian la suivait, relachant un peu son attention. Il se posait axactement les mêmes questions sans le montrer pour autant.

Le visage d' Emönia se ferma. Elle se tourna alors vers Jian afin de connaître son avis sur une des question qui trottaient dans son cerveau.

- Quel manque cruel de courtoisie ! Je pense qu'on ne tirera rien de bon de rester avec ce grossier personnage. Aurais-tu une idée de la manière de découvrir ce que cette pierre tente de nous dire ? Je suis sûre qu'elle a un rapport avec ma sœur mais je ne sais comment ni pourquoi.

- Peut-être faudrait-il que nous consultions quelqu'un de compétant pour qu'il nous donne son avis sur la question mais je n'en connais aucun. Le seul que je pense pouvoir vous répondre semble être cet Alrun. Peut-être pourriez vous lui soutirer une dernière question. N'ayez crainte, j'ai juré de vous protéger dans n'importe quelle situation alors je serais derrière vous en cas de besoin.

Tendis que Jian tenait le fourreau de son épée en main, Demo s'avança en direction d'Alrun et attendit que ce dernier finisse ce qu'il faisait avec cet étrange homme. Elle se disait que si lui n'avait aucune éducation, ce n'était pas une raison pour oublier les règles qui lui avaient été inculquées. À ses yeux, Alrun n'était plus la cause du changement de sa mère mais le moyen de la retrouver. Elle ne jouait plus la comédie car les choses sérieuses arrivaient et elle le pressentait. Sa naïveté lui permettait de changer d'avis sur quelqu'un en quelques minutes, chose que n'importe qui avec un peu plus de vécu sait impossible.

Elle qui n'attendait rien de plus qu'il lui accorde quelques minutes de sa vie pour répondre à ses questions et repartir chacun de leur côté, fixait maintenant le visage d'Alrun qui se déformait sous ses yeux. Et plus ils avançaient, plus ce que le Septan portait sur son visage s'empirait et plus la pierre entre les mains de la métisse vibrait.

- Navré de vous déranger encore une fois mais ce n'est pas ma vie qui est en jeu en ce moment ! (Elle sortit un miroir de son sac à dos et le pointa sur le visage d'Alrun) Voyez plutôt ! C'est étrange n'est-ce pas ? Eh bien je ne sais pas comment mais CE lieu, CETTE pierre et VOTRE visage évoluent de paire au fur et à mesure que nous nous aventurons dans ce château. Alors oui, vous pouvez me faire la tête tant que vous le voudrez mais il n'en restera pas moins que je veux savoir quel lien cette pierre peu avoir avec ma sœur. Et je pense qu'il peut fortement vous être utile de me répondre ou de chercher la réponse avec moi si jamais vous veniez à en douter. Car je ne sais pas ce que vous projetez de faire dans votre futur proche mais quoi que ce soit, il risque d'être compromis si vous ne faites rien pour votre visage !

Cette phrase n'avait nullement été réfléchie avant d'être ainsi spontanément jetée au visage du forgeron. Elle représentait toute la naïveté et en même temps toute la vérité que l'on peu trouver dans les propos des enfants. Franche, directe, la vérité pure sans fioriture. On peut s'en outrer mais jamais la renier puisqu'elle nous touche au plus profond. Cette vérité reste paradoxalement prononcée avec légèreté chez ces jeunes êtres qui ne mesurent pas encore la profondeur de leurs propos. Ainsi parla Emönia.

- Puisque vous restez muet et que vous ne savez que répondre, je trouverai seule de quoi il s'agit !

Elle se mit à courir en avant, après avoir rangé son miroir, avançant dans la direction qui faisait vibrer la pierre en ses mains de plus en plus fort. Jian, quelque peu surprit de sa réaction si spontanée, se tourna vers Alrun.

- Excusez la, je ne sais pas ce qui lui prend tout à coup.

Puis il la poursuivit afin la défendre en cas danger, et dieu ce qu'il pouvait lui arriver en courant ainsi dans des ruines.

Emönia n'avait rien entendu des dires d'Alrun cependant le grondement avait fait tellement d'échos dans les dédales abandonnés qu'elle fut obligée de se retourner pour voir ce qu'il se passait derrière elle. Les quatre hommes s'étaient arrêtés net et sa pierre vibrait toujours plus fort, jusqu'à lui provoquer des secousses dans tout le bras tant elle la serrait pour ne pas la lâcher. Elle s'adressa alors aux personnes qui étaient à proximité.

- De quoi peut bien venir ce bruit ? Nous devons en trouver la cause ! (puis elle regarda Alrun dans les yeux) Et qui dit grondement effrayant dit gloire et fortune à la clef ! (ajouta-t-elle en faisant un clin d'œil au Septan)

Bien que d'apparence très enjouée, elle n'avait pas moins peur de ce qui pouvait se trouver dans ce trou que n'importe qui d'autre, cependant sa curiosité piquée à vif et son envie de savoir ce qui animait ce caillou qui vibrait maintenant à lui brûler les doigts tant elle devait le serrer pour ne pas le perdre la poussaient à passer outre sa peur et paraître si joyeuse et insouciante aux yeux de ses compagnons. Peut-être trouverait-elle là de plus une indication sur ce qui avait transformé sa mère. Elle stoppa net sa progression dans l'obscurité quand elle comprit qu' Alrun n'aillait vraiement pas bien. Elle se tourna la tête en direction d'Alrun si vite que la mèche rousse de ses cheveux lui passa devant les yeux. Elle se dépêcha de la cacher à nouveaux dans ses cheveux noirs de jet avant de s'adresser au Septan qui continuait à avancer, la démarche un peu titubante.

" Que t'es-t-il arrivé ? Tu n'as pas l'air bien, on dirait que tu es atteins de fièvre. Peut-être devrait-on faire demi-tour pour aller voir le guérisseur ? De toute façon, vu la taille de la bâtisse, elle ne va pas disparaître en une semaine !"

Elle ne savait pas ce qu'il avait et cela l'inquiétait grandement. Elle trouvait presque minions le fait que ce soit à elle de lui dire de faire demi-tour pour aller se faire soigner. On aurait dit qu'elle parlait à son enfant (bien que vu la différence d'âge, elle aurait très bien pu être sa fille). Elle éprouvait maintenant un peu d'empathie pour le forgeron bien que ses relations sociales en restent brutales et maladroites. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'on appelle le langage du corps mais il en fallait pas être devin pour prévoir qu'Alrun ne pourrait pas aller beaucoup plus loin.

- Cette chose ne m'inspire pas confiance.

Elle ôta, après trois essais infructueux, son sabre du fourreau qui le maintenait juste assez haut pour ne pas qu'il traine au sol. Elle le brandi devant elle un peu maladroitement, étant la première fois qu'elle tenait une arme. Jian, non loin d'elle, avait vu ses pérégrinations et s'approcha d'elle.

- Elle ne m'inspire pas confiance non plus mais vous ne blesserez que vos ailiers en tenant votre arme ainsi.

Il mit ses mains au dessus de celle de la jeune fille et lui montra la position à maintenir quand on s'attend à être attaqué.

- Ainsi, vous pourrez vous défendre d'où que vienne le danger, et vous n'aurez que peu de chemin à parcourir pour faire mouche.
- Merci, c'est la première fois que je me sert de ce genre d'arme.
- Il faudra donc que je vous entraine à vous en servir, mais là n'est pas le moment, nous devons nous parer à toute éventuelle attaque de cette créature étrange !

Il donna sa dernière réplique tout en se mettant légèrement en devant d'Emönia, brandissant son arme prête à servir.